Voici le texte qui est paru dans « le canard enchainé » au sujet d'une partie de l'œuvre d'art qui a été détruite, elle est située au pont qui passe au-dessus de l'autoroute A3, rue Jean-Jaurès.
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Pour les uns, ce n'était qu'un long muret et des échafaudages peinturlurés. Un élément banal du décor urbain de Romainville (Seine-Saint-Denis), qui protégeait des nuisances de l'autoroute A3.
Pour les autres, il s'agissait de « l »unique exemple suprémoconstructiviste du XX siècle ». En français : une véritable œuvre d'art, érigée en 1992 par Garry Faïf, artiste plasticien géorgien aujourd'hui disparu.
Mais le temps a passé. Et les autorités ont envisagé de recouvrir une partie de l'autoroute. Du coup, le mur antibruit de Faïf a dû être repensé. Et, d'abord, il a été décidé d'en finir avec les « signaux », des deux tours métalliques rouges de 17 mètres de haut qui surplombaient l'ouvrage.
Allez HOP !
En août 2008, le signal de gauche est scié, dépecé au chalumeau et vendu au poids de la ferraille. Le deuxième doit l'être dans la foulée, mais voilà que Simone Faïf, veuve de l'artiste, fait barrage de son corps de la destruction. Elle hurle aux vandales (« Le Parisien » du 21/8/2008 *).
« C’est une atteinte à la mémoire et à la notoriété de l'œuvre de mon mari », lui répond la direction de l'architecture et du patrimoine. « Une création artistique de caractère original incontestable », tonne l'ordre des architectes. « Un attentat contre l'art contemporain », « une faute grave », « des technocrates iconoclastes »... de l'institut des arts de New York à l'académie russe d'architecture, les soutiens affluent. Et le chantier s'arrête.
Le sous-préfet a bien envisagé quelques solutions, notamment le démontage de la deuxième structure et son installation « dans un endroit où elle serait mieux en valeur », mais Simone Faïf a envoyé une contre-proposition ferme, avec restauration de la sculpture « supprimée par erreur ». Sans trop y croire, d'ailleurs. « Je ne me fais aucune illusion. J'ai l'impression que le deuxième signal va sauter », avoue-t-elle aujourd'hui au « Canard ». Selon la veuve, la Maire de Romainville fait d'ailleurs de ce nettoyage « une affaire personnelle ». Et tandis que certains chaloupent gravement entre sculpture et structure, l'élue emploie le mot élégant de « pseudo-édicules ». L’édicule est un petit bâtiment élevé sur la voie publique, comme un urinoir...
chassez Garry Faïf et voilà Marcel Duchamp...
Sorj Chalandon
* : http://www.leparisien.fr/noisy-le-sec-93130/le-combat-de-la-veuve-de-l-architecte-21-08-2008-159769.php
** : http://www.leparisien.fr/abo-paris/elle-veut-sauver-les-sculptures-de-l-a-3-21-08-2008-159732.php
Bonnes lectures !
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