Les USA ont transféré des combattants d’Al Qaeda au Yémen, un marché d'amement juteux.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la Péninsule Arabe mais stratégiquement bien situé est l’objet des convoitises non seulement des USA qui y ont transféré des membres d’Al Qaeda pour justifier leur ingérence dans les affaires du pays, mais aussi de la Russie et de la Chine, trois grandes puissances en quête d’influence sur une route maritime vitale mais aussi fournisseurs attitrés d’un pays qui représente un marché de l’armement de plusieurs milliards de dollars financé en grande partie par l’Arabie Saoudite.
Des médias arabes dont Al –Manbar, ont affirmé que Washington transfère des membres d’Al Qaeda au Yémen non seulement des prisonniers de Guantanamo libérés après plusieurs années de détention sans aucune charge, mais également des transfuges des guerres d’ AfPak. Ces médias accusent les US de les faire recruter par l’armée yéménite pour aller combattre les militants Shi’ites Houthis au Nord du Yémen en rébellion contre le pouvoir central corrompu.
Les USA sont également accusés d’envoyer ces combattants d’Al Qaeda au Yémen pour justifier leur intervention para militaire/militaire dans ce pays.
En effet, peu de temps après la publication de ces affirmations, les USA se sont engagés dans des activités militaires directes au Yémen en participant à des attaques aériennes dans le pays. L’infiltration de l’armée yéménite par des militants d’Al Qaeda reste néanmoins à prouver. Pourtant c’est une proposition qui avait été faite en Août 2009 par l’ex candidat républicain à la présidentielle, John Mac Cain, lors d’une visite au Yémen après plusieurs discussions à huit clos au Congrés américain sur le sujet.
L'accusation à l'encontre des Etats Unis de transfert de membres d’Al Qaeda au Yémen pourrait expliquer pourquoi ce nigérien de 23 ans, Umar Farouk Abdulmutallab, pris en flagrant délit de vouloir faire exploser un avion US le 25 Décembre avait des liens avec des militants du Yémen où il aurait soit disant suivi un entraînement et pourquoi aussi les services de renseignements US et d’autres dont les britanniques, le pistaient mais l’ont néanmoins laissé faire ou « aidé ». Cela expliquerait aussi les raisons de cette tentative d’attentat qui s’apparente plus à une opération sous faux pavillon qu’a une véritable attaque. La nébuleuse d’Al Qaeda sert depuis plusieurs années aux Etats Unis pour mener ses guerres d’agression que ce soit en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, et bientôt au Yémen.
Washington a besoin de prouver qu’il existe une menace pour les pays occidentaux de la part de ces soit disant groupes « terroristes « pour justifier ses guerres. Ces entités « terroristes » ne sont en fait que le produit de la machine de propagande médiatique occidentale.
Les pays occidentaux dont la Grande Bretagne et la Sarkozie à la botte de Washington sont semble t-il prêt à suivre les US dans l’ouverture d’un nouveau front contre « Al Qaeda », alors même que la guerre d’Afghanistan a été justifiée par le prétendu combat contre cette nébuleuse, mais que les principales victimes à ce jour des attaques US/OTAN sont non pas les membres d’Al Qaeda mais les civils afghans et aussi pakistanais tués ou blessés par des tirs de missiles de drones Prédator et autres engins de mort génocidaires selon les statistiques de l’ONU.
Le Yémen un marché juteux pour le complexe militaro industriel US, Russie et Chine
Le Yémen est un pays très pauvre avec un taux de chômage très élevé, sans réserves énergétiques, des problèmes croissants d’approvisionnement en eau, agité par des révoltes au Nord, des velleités cessessionistes au Sud, un gouvernement central à Sanaa corrompu sans réelle autorité le pays ayant un mode de fonctionnement principalement tribal, mais qui représente un marché juteux de plusieurs milliards de dollars pour l’industrie de l’armement américano russo chinoise.
Actuellement, l’armée yéménite a un ambitieux programme de modernisation estimé à 4 milliards de dollars US d’armements provenant de Russie, de Chine, d’Ukraine, d’Europe de l’Est et d’anciennes républiques de l’ex Union Soviétique. L’aide américaine au gouvernement assiégé du Président Ali Abdullah Saleh pour entretenir l’armée yéménite et la formation de milices à la contre insurrection est de 150 millions de $. Le Yémen reçoit de l’aide via différents programmes US mais cette aide bien que doublée pour 2010 par l’Administration Obama est négligeable comparée aux armes, aux entraînements militaires et à l’expertise technique fournis par d’autres pays.
Selon le Stockholm International Peace Research Institute ( SIPRI) l’un des plus réputés think tank de recherche en matière d’armements, la Russie a fourni de 2004 à 2008 à elle seule 59% des plus importantes livraisons d’armements au Yémen suivie par l’Ukraine 25%, l’Italie 10% l’Australie 5% et les US moins de 1%. Le Yémen a signé un contrat avec la Russie pour l’achat d’armements estimé à 1 milliard de dollars certains même affirmant que celui-ci s’élèverait en fait à 2.5 milliards de $. Parmi ceux-ci on trouve des avions de combat MiG-29, des hélicoptères, des tanks et des véhicules blindés. Ces achats feraient donc partie de ce programme de modernisation de 4 milliards de $.
La Chine a elle fournit de 2001 à 2008 pour 200 millions de $ d’armements, tandis qu’environ 400 millions de $ d’armements provenaient de pays d’Europe de l’Est tels la Pologne et la République Tchèque mais aussi la Biélorussie et surtout l’Ukraine sans oublier l’Italie.
Le Yémen est un pays « désespérément pauvre » selon la qualification du département d’état américain mais, toujours selon ce dernier, un allié stratégique pour les US en matière de lutte contre «le terrorisme».
Autre généreux donateur pour alimenter la machine de guerre yéménite, l’Arabie Saoudite qui a financé le Yémen a hauteur de 2 milliards pour protéger ses arrières mais surtout la route d’acheminement de son pétrole. Le Yémen est situé dans une zone stratégique en termes de voies maritimes d’acheminement du pétrole venant des Pays du Golfe, dont l’Iran, mais aussi à l’entrée de la Mer Rouge dont l’un des principaux pays riverains n’est autre qu’Israël.
La situation au Yémen doit faire l’objet d’une réunion internationale d’ici peu pour savoir comment aider ce pays. Il va sans dire que les décisions prises lors de cette réunion le seront non pas en fonction des besoins réels de la population yéménite, son extrême pauvreté, mais des intérêts majeurs des industries de l’armement des principales puissances occidentales et asiatiques telles la Chine. Le nerf de la guerre ce n’est pas la lutte contre le prétendu terrorisme représenté par la nébuleuse d’Al Qaeda mais les besoins voraces du complexe militaro industriel de ces pays qui font du lobbying et sont de mèche avec ceux qui gouvernent.
Mireille Delamarre