Après la mort de ses parents, Yanagiba va découvrir que sa seule famille vivante et un couple de travestis, la femme étant la soeur de sa mère. Il va tomber amoureux de leur fille, mais va se demander si elle aussi est un travesti…
Tsukasa Hojo a l’art et la manière de faire des oeuvres à l’esthétique quasi parfaite. Mais il ne faut pas non plus oublier une histoire peu banale qu’il traite légèrement mais intelligemment.
Le pauvre Masahiko vient de perdre son père et est gentiment accueilli par la famille de sa mère. Coup de chance, ce sont des gens adorables même si Shion, leur fille, est plus proche du dragon. Tout va pour le mieux jusqu’à ce que Masahiko découvre leur secret. Et quel secret!! Une famille de travestis, avouez que c’est pas ordinaire. Cependant, ce thème n’est jamais vulgaire et le point de vue du mangaka passe par celui du héros qui, au début surpris et un peu effrayé, finit par plus qu’accepter la situation. Devant le bonheur de ces gens, il hésite parfois sur ce qu’il est, même si l’idée n’est qu’effleurée. Finalement, ce n’est pas un sujet sur les travestis mais plutot sur la tolérance et l’amour. Qu’importe le sexe quand on aime. Cette idée est reprise dans sa relation avec Shion, dont il est amoureux, tout en ignorant si c’est réellement une fille. Petit à petit, il va se rendre compte que son interrogation n’est pas essentielle s’il l’aime vraiment.
Bien évidemment, les antagonistes sont très bons car pour supporter un tel scénario, il fallait des personnages suffisamment solides. Contrat plus que rempli. Seule Yoko est celle que je n’aime pas car son caractère est effacé ce qui la pousse à plus ou moins disparaitre à un moment. Shion est un peu la perfection incarnée car en plus d’être belle, elle a aussi un caractère comme je les aime. Masahiko est un élément soudeur mais c’est aussi un comique. Tantot sérieux, tantot bouffon, il navigue dans un monde bizarre dont il ignore tout, en essayant de ne pas se noyer. Il y réussit bravement mais sera sans doute marqué par cette expérience hors du commun ^^.
Une petit parenthèse sur les personnages. J’ai eu beaucoup de mal au début car leur ressemblance avec eux d’autres mangas de Hojo est saisissante. Exemple: Shion est la copie conforme de Xang-Ying dans Angel Heart. La mère de Masahiko est le sosie de Saeko. En fait, on peut trouvé des ressemblances chez tous les antagonistes. Si j’en parle, c’est vraiment que ce point m’a marqué et que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans Family Compo à cause de celà. Je crois même que l’on voit Ryo Saeba dans l’un des tomes mais c’est pas sur.
Mais……. mais, il reste un point vraiment noir: la fin. Alors que le reste du manga est géré de main de maitre, la fin n’est pas aussi glorieuse. Tout semble s’arréter trop vite sans conclure quoique ce soit. C’est un peu dommage car on semble deviner où le mangaka veut nous emmener mais on a le sentiement de s’être perdu en chemin. Certaines questions sont soulevées mais n’ont pas de réponse. Je n’ai rien contre les fins ouvertes mais là, c’est un peu trop. On finit le 14ème tome avec un sentiment de frustration, difficile à digérer. Dommage car c’est le seul point négatif.
Mis à part la fin, j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre le quotidien de cette famille spéciale. Le trait unique de Hojo m’a ravi du début à la fin. Voilà un manga qui sort du lot par son originalité et qui mérite d’être plus connu en France. Fans de Tsukasa Hojo, n’hésitez plus.