Auteur: Véronique Ovaldé
Édition: Actes Sud
Nombre de pages: 180
Mot de l'éditeur:
Dans le couchant d'une ville blanche, lumineuse et brûlante, une enfant attend le retour de sa mère. Sur les toits d'un immeuble au sommet de son monde, elle perçoit les bruits d'ailleurs et ceux de l'intérieur. Mais ce soir-là, au-delà du scintillement des vagues, l'angoisse est infinie : la mère ne revient pas. Le cliquetis de ses talons aiguilles, l'éclat synthétique de sa perruque blonde, l'acidulé de ses vêtements, le velours de sa voix ne sont plus. La belle a disparu et l'enfant est perdue.
Face à l'insouciance de son père, à l'inquiétante inertie des adultes, la petite Rosé va réinventer l'histoire...
Un roman magnifique sur la confrontation de l'enfance absolue à l'aridité des choses. Sur ce passage étroit et tumultueux, cet instant précis où l'imaginaire se met à façonner la vie rêvée, où l'alchimie de l'adolescence entre en scène pour inscrire nos vies aux abords du chemin.
Mon avis:
Il s'agit du premier roman que je lis de cet auteur et c'est une belle surprise !
Le style est léger, facile à lire tout en étant plein de sens. Il y a quelque chose de psychanalytique dans la description des mondes intérieur et extérieur de Rose.
Elle a le même prénom que sa mère qu'elle idéalise, elle ne lui trouve aucun défaut, se sent parfois indigne d'elle et lui voue une admiration sans limites.
Par contre, le père est « nié », elle s'en invente un autre en se confectionnant à sa guise une histoire familiale basée sur le peu d'éléments qui lui sont fournis par son entourage.
L'enfant perdue entre ce qu'on veut bien lui dire, ce qu'on lui cache et ce qu'elle conçoit ou pas.
Rose a peut-être des difficultés à suivre au niveau scolaire mais son imagination est débordante même si son cercle social est extrêmement limité.
Je trouve par ailleurs qu'un certain degré de liberté est laissé au lecteur qui peut imaginer et se composer sa propre interprétation de certains événements.
Je m'adresse à ceux qui auront lu le livre: Que pensez-vous du titre du livre? À quoi fait-il référence? À la « transformation » de Rose vers la fin du roman quand elle commence à se rapprocher de la réalité des événements ?
En somme, un très bon moment de lecture ! Je lirai très probablement d'autres livres d'Ovaldé.