Cash, sur la table, sans finasserie ni double fond. Le deuxième album de Retribution Gospel Choir vient d'une autre époque, comme s'il n'y avait jamais eu de post-moderne, ni de moderne d'ailleurs.
Qu'y gagne-t-on dans ce passage à tabac ? Un décrassage unique, un coup de pied au cul sans doute pas volé. Faut plaider coupable d'entrée pour s'administrer ce genre de Joy Division interprété au ralenti par le Crazy Horse. Bref, c'est tout de même bon d'entendre gronder ce groupe.
Mais on y perd aussi. Sur le premier album, Retribution gospel choir poussait la formule du trio jusqu'à l'épuisement, le moindre contretemps créant l'événement. Un disque à l'estomac, sans doute écrit en vitesse avec des morceaux bâtis sur un riff et... et on verra bien. En comparaison, ce nouvel album prend parfois la pose. Et comme ces gens ne font pas de mystère, tout est dit dès le premier titre : production phénoménale, section rythmique qui fait crier grâce mais aussi mélodie un rien «rock héroïque », convenue qui se répète sur plusieurs titres. Forcément ce n'est pas l'extase, pas totalement. Mais les guitares reviennent. Vlan dans la gueule, un autre pour la route dans le bide. On est maltraité, un peu déçu par l'ensemble, pas mal déprimé par les derniers titres. Mais le pire c'est que l'on en redemande. Après l'écoute de ce disque un cran en dessous, une seule envie: voir « ça » sur scène le plus vite possible.
Retribution Gospel Choir // 2 // PIAS
(Sortie le 26 janvier)