Invisible City : Le devoir de mémoire [Cycle Singapour, Malaisie]

Documentaire de l’unique réalisatrice Singapourienne Tan Pin Pin, Invisible City (2007) se penche sur le devoir de mémoire d’un pays.
A travers 3 principaux portraits, la réalisatrice dépeint la quête d’un passé pour certains et le souvenir d’une époque pour d’ autres. La jeune génération représentée ici par un archéologue est à la recherche d’un Singapour passé. Ce jeune homme tente de trouver des indices qui lui permettront de reconstituer un passé, son passé. L’ancienne génération elle, sous le portrait d’un vieil homme émet sa volonté de vouloir transmettre son vécu et ses souvenirs avant que ceux-ci disparaissent à sa mort. En marge de ces désirs liés, Tan Pin Pin suit un britannique venu à Singapour dans le cadre des ces recherches en médecine. Un chercheur qui sera témoin d’une époque et adoptera une démarche personnelle d’archives par des prises de vue régulières (enregistrement vidéo). Jusque là rien d’anormal. Le bas blesse lorsque ce dernier émet un « non » catégorique quand la journaliste lui demande s’il serait favorable pour que ces films soient remis aux archives nationales. L’homme met alors en avant des arguments mercantiles. Son travail serait un trésor de près de 2.5 millions de dollars, alors il ne restera qu’au sein de sa « précieuse » famille. A cet instant où s’interroge sur ce qui semblerait être le plus nécessaire de l’argent ou du devoir de mémoire… La réponse parait pourtant évidente, pas pour tous…
Finalement, Tan Pin Pin montre avec force un Singapour à la poursuite de son Histoire et d’un passage brutal entre un passé et un présent. Les portraits évoquent alors la quête par la jeune génération, le souci de transmission par l’ancienne, et l’égoïsme des détenteurs des clés de cette mémoire. Le combat de la réalisatrice est limpide, perceptible par un documentaire qui délivre la peur d’oublier ce qui nous constitue et nous anime. Un documentaire profondément humain qui relance la nécessité pour chacun de connaître son passé.
> Rediffusion le jeudi 4 février, 20h30, cinéma 2
Diana