Europe : Union occidentale ou alliance avec la Russie ?

Publié le 08 janvier 2010 par Roman Bernard
Rebelles.info lance un débat sur le choix stratégique de l'Europe quant à ses alliances. Alliance occidentale ou alliance avec la Russie ? Mon article « L’Union occidentale plutôt que l’Union européenne », publié sur le blog « De Vancouver à Varsovie », y est opposé à un autre article, intitulé « L’avenir de l’Europe, c’est la Russie ! ».
On peut y lire ceci :
« La Russie se voit comme une partie de la civilisation européenne, qui possède les racines chrétiennes communes ».
À cela on peut répondre que depuis le Schisme de 1054 (qualifié, en Occident, de Schisme d'Orient, et inversement), la Chrétienté occidentale (catholique et protestante*) et la Chrétienté orthodoxe ont suivi des routes divergentes. Si les racines, et le tronc chrétiens sont communs, ce sont deux branches bien disjointes.
La Chrétienté occidentale réunit aujourd'hui Europe de l'Ouest et Amérique du Nord.
À l'inverse, mon ami Maxime Zjelinski, russisant et russophile, pourra le confirmer, la Russie ne se voit pas comme un pays européen, mais eurasiatique, pour des raisons géographiques, mais aussi et surtout historiques, le contact avec les Mongols l'ayant fortement influencée.
Que ces propos aient été tenus par un ministre russe, celui des Affaires étrangères, n'annule pas la réalité de la césure historique entre mondes occidental et orthodoxe.
La suite de l'article est d'Alexandre Latsa, le blogueur repris par Rebelles.info :
« Loin de l’idéalisme politique de comptoir, la réalité du monde de demain passe par l’économie et la démographie. »
C'est pourquoi s'allier avec un pays à la natalité atone et à la mortalité galopante, dont la croissance économique ne repose pour une large part que sur les cours des matières premières (et est donc vulnérable en cas d'effondrement de ces cours), ne s'impose pas, si d'aventure l'on a une vision purement économiste et populationniste.
Ce n'est pas mon cas. Même si la démographie et l'économie russes parvenaient à des niveaux satisfaisants, il resterait un obstacle majeur, qui est d'ordre identitaire.
Ce ne sont pas les seules incohérences, mais ce sont les plus flagrantes à mes yeux.
Quelles autres incohérences voyez-vous ?
Roman Bernard
* À partir de la Réforme, au XVIe siècle