Voici une bonne semaine que je tourne et retourne mes émotions, mes sentiments contradictoires, et les mots pour les dire.
En tout cas, je peux commencer par dire que ce roman ne m'a pas laissée indifférente.
- J'ai aimé
- J'ai eu peur
J'ai aimé... les mots, leur précision.
J'ai aimé... ces vingt-et-un enfants, tous aussi fous les uns que les autres
J'ai aimé... le "mont de signification" - et pourtant ! qu'il est sordide - justement parce ce que son existence est faite de sens, du sens que ces enfants donnent à la Vie
J'ai aimé... le dés-espoir de Pierre Anthon, les mots qu'il utilise pour le dire, les actes qu'il pose pour le faire valoir
J'ai eu peur... de cette société d'adolescents que peint Janne Teller, ces adolescents qu'aucun délire ne retient puisqu'il les conduit à l'irréparable, à l'indicible ; ces adolescents sans pare-excitant, sans filtre protecteur ; ces adolescents qui semblent n'être portés que par leus pulsions mortifères.
J'ai eu peur... de ce que ces adolescents présentent comme le "sens de la vie", qui commence par un petit rien (juste une pile de Donjons et Dragons auxquels tient particulièrement Dennis) et qui s'achève par la Vie elle-même (à laquelle la victime ne semblait plus guère tenir).
J'ai eu peur... de cette escalade frénétique vers le pire, sous le regard absent des adultes, incapables de opposer l'ombre d'une loi.
J'ai eu peur... lorsque l'appât de l'argent transforme l'horreur en "œuvre d'art".
Je le disais, ce livre m'a inspiré de forts sentiments contradictoires : il fait partie des plus violents que j'ai jamais lus, mais il m'a attirée comme un aimant.
Et, en le refermant, je me suis demandé ce que, moi, j'aurai déposé sur le "mont de signification"... je n'ai pas trouvé la réponse !