Dans le monde réel comme dans le monde virtuel, c'est l'heure du SHOW OFF : montre moi ce que tu fais, ce que tu as, combien de bouteilles t'es prêt à faire péter pour attirer le regard des michtonneuses en soirée (si t'en es conscient, c'est déjà ça mais finalement c'est encore plus absurde), la qualité des pouffiasses que t'emballes quand tu mets ton plus beau costard (qui ne fait pourtant pas de toi une œuvre d'art) et avec qui t'es allé dîner hier dans le dernier "concept-food-store": voilà l'enjeu actuel !
Enfermés à jamais dans le registre "j'ai et je fais, donc j'existe", voilà ce à quoi jouent les éternels toy-boys affublés d'odeur artificielles. Autant cette démonstration "bling bling bandit" m'a fait délirer pendant longtemps et me rendait plus ou moins heureuse et euphorique, autant aujourd'hui, je trouve ça presque risible !
Alors face à ces pensée qui vont à l'encontre de ma personnalité, je me demande si pour moi aussi ce ne serait pas l'heure de la rupture ? L'heure d'arrêter (écrire ce mot était déjà un vrai challenge !) tous ces délires à la fois précieux et synthétiques et de tenter de trouver un nouveau moyen d'extérioriser mes excès intérieurs. Bien plus facile à dire qu'à faire !
Tous ces délires ivres de stéréotypes sont finalement les valeurs refuges de l'existence du "moi". Alors je ne dis pas que je suis en première ligne sur les barricades de la révolution pour "la nouvelle Julia" mais je dis que je vais essayer de faire des efforts pour aller vers autre chose... Enfin, pour être totalement honnête, je ne crois très peu à la réussite de cette opération périeuse. J'ai bien peur que l'idée de quitter cette divine légèreté sois un pas de trop...
Et si je dois continuer à être honnête, j'avoue qu'en y réfléchissant bien, si je sature des conneries de la nuit et de ses compères du jour, c'est que qu'il n'y a plus vraiment grand chose qui me fasse frémir, même les artifices...
Photo de David Drebin