Que de tractations Sarkozy et Fillon ont du mettre en œuvre pour arriver à ce nouveau gouvernement. Entre les partants, les arrivants, et les ceux qui restent mais qui changent, c'est du joli boulot.
On n'en parle jamais, mais j'aimerais un jour qu'on évalue ces remaniements. Le cout des installations, des déménagements, les nouvelles entêtes ministérielles avec le bon nom du bon ministre.
En terme politique plus que matériel, il serait bon d'évaluer également l'opportunité des minisres qui n'auront duré qu'un temps: ils ont occupé une place pendant que sarkozy en gardait une autre bien au chaud. Brice Hortefeux à peine installé à son ministère du travail est déjà reparti vers son rêve: le ministère de l'intérieur.
A l'éducation, c'est Luc Chatel; un poste à profil; un ancien D.R.H pour l'éducation nationale c'est du fait main. Valérie Pecresse est elle épargnée par ces vicissitudes présidentielles. Darcos récupère le ministère du travail.
Pour remplacer Rachida en partance pour Bruxelles, c'est Alliot Marie qui devient la nouvelle garde des sceaux. Bruno Lemaire, ancien chargé des affaires européennes est nommé ministre de l'agriculture et de la pêche. C'est Pierre Lelouche qui le remplace
Du côté des perdants, Laporte chargée des sports est viré, remplacée par la punie Rama Yade. La pauvre Rama voit son portefeuille des droits de l'homme purement et simplement supprimé par le président, c'est vrai que c'est trop ambitieux et trop compliqué les droits de l'homme...
Boutin n'a pas survécu non plus. Elle est remplacée par Marc-Philippe Daubresse.
Albanel est également virée: elle paie les difficultés à faire adopter la loi Hadopi. Elle est remplacée par un Mitterand. Et ça nicolas, il kiffe. Un Miterrand dans son gouvernement, encore un que la gauche n'aura pas.
Remarquez, pour moi Frederic Miterrand n'a jamais été à gauche. L'homme est une caricature de bourgeois: il n'a fréquenté que la haute toute sa vie. Un homme de culture à l'ancienne plus proche de Malraux que de Lang.
Voilà ce que j'écrivais l'année dernière à propos des Direction régionales aux affaires culturelles il y a un an tout juste.
"Pendant longtemps, l’échec de la politique de Malraux et de sa démocratisation culturelle, ainsi que la montée en puissance des collectivités dans le domaine culturel après les lois de décentralisation ont questionné le sens de l’action du ministère de la culture en France.
Cette volonté de garantir l’accès à la culture désormais au plus proche du citoyen redonne une légitimité à un ministère dont la distanciation était autrefois l’un des instruments de sa grandeur. Aujourd’hui et le financement de cette expérimentation l’illustre bien, l’action culturelle étatique serait en voie de « banalisation douloureuse » au sens ou elle se rapprocherait de plus en plus des autres politiques publiques locales"
Avec la nomination de Miterrand, il semble que c'est un retour en arrière: on lorgne plus vers une vision institutionnelle de la culture qui peut faire craindre quelques désillusions du côte des artistes. Reste que sa nomination fera un heureux: la place est désormais vacante à la Villa Médicis. Le retour de Georges Marc Benamou en disgrâce, ou d'Olivier Poivre d'Avor? Un palais sur le Pincio, un rêve en plein Rome...
Commentaires Lien Texte