Ce début de ce mois d'octobre me donnait à nouveau rendez-vous avec le festival du film britannique de Dinard. L'année dernière, j'avais vu de très bon film dont young@heart sorti en France sous le nom de I fell good.
http://lexilousarko.blog.fr/2008/10/07/19eme-festival-du-film-britannique-de-dinard-4835561/
Il fallait donc pour ce rendez-vous annuel retourner à Dinard, profiter des belles plages de sables fins et du soleil tardif de la côte d'émeraude et surtout voir des films.
Le premier jour, ayant loupé la première séance de la matinée pour cause de réveil tardif, le premier film vu fut un film britannico-bresilien: Jean Charles. Le film raconte l’histoire de Jean Charles de Menezes, l’électricien originaire de Minas Gerais tué avec sept balles dans la tête par la police britannique en 2005 dans le métro de Stockwell, sud de Londres après la psychose des attentats de Londres.
Le film est décousu, incompréhensible. Jean Charles vit de débrouilles et de petits boulots, à l'image de ses colocataires brésiliens. Le film n'a pas de sens, pas de message. Il semble balbutier pendant au moins 50 min. Les personnages n'ont pas d'histoires et le film reflète un communautarisme assez gênant. Et si c'est sans doute vrai que Londres est par excellence, une ville où les immigrants ne se mélangent pas, on ne découvre rien de la culture brésilienne. On a même parfois le sentiment que le réalisateur en fait trop: ce côté fêtard et joyeux des brésilien existe peut être, mais tout sonne faux dans ce film.
La mort attendue du héros est là encore plaquée comme une scène ajoutée sans grande cohérence avec le reste de l'histoire. Bref, vous aurez compris que je n'ai pas aimé le film et que je ne comprends toujours pas comment il a pu obtenir le prix du meilleur scénario. Une envie d'exotisme peut être de la part des jurés? Ou bien ont-ils été éblouis par le fait qu'un des producteurs de Bloody Sunday-Tristan Whalley-accompagnait le film? N'est pas Peter Greengrass qui veut!!
La déception passée, il fallait déjà aller vers le deuxième film de la journée: Fifty Dead Men Walking. Certains critiques de cinéma considèrent que souvent le titre d'un film peut résumer à lui seul son l'histoire. Dans ce titre, il y a déjà un paradoxe: cinquante hommes morts qui marchent, comment est-ce possible puisque ce n'est pas un film de zombies.
Nous sommes en réalité en Irlande à Belfast pendant les années 80. Les conflits ne cessent de se développer entre les Unionistes protestants qui défendent la couronne britannique et les catholiques nationalistes luttant pour la réunification de l'Eire. Attentats, Meurtres, tout est prétexte à l'exacerbation d'une violence sans fin.
Le film est inspiré d’une histoire vraie, celle de Martin McGartland. Adolescent rebelle, Martin vit comme tous les jeunes de son quartier difficilement. Les conséquences du conflit entraine chômage et l'avenir est bien sombre pour tous les jeunes irlandais du nord.
Un jour, il rencontre Fergus, un policier des services britanniques. Partagé entre sa loyauté envers l'Irlande mais son envie de sauver les vies de tous les acteurs qui luttent pour la préservation de la paix, Martin choisit le plus difficile des camps: celui des traitres aux yeux de ceux qui l'ont vu grandir.
Martin gravit au sein de l'Ira tous les échelons, et devient donc de plus en plus intéressant pour le MI5. Mais cette ascension, le met en danger, car il connait de plus en plus de choses sur le fonctionnement de l'organisation nationaliste. Un jour, il devra choisir entre sa famille, ou sa survie...
Il y a longtemps que je n'avais pas vu un film aussi fort. La réalisation est vive. Les auteurs excellents. La musique envoutante et l'histoire rendent ce thriller très crédible. La effectivement on se rapproche de Peter Greegrass: tant de virtuosité et de réalisme c'est rare au cinéma. Entre Heat de Michael Mann et Bloody Sunday, la réalisatrice canadienne Kim Skolgand a réalisé l'un des plus beaux films ayant été fait sur le sujet. A ne pas manquer.
Dimanche matin, c'était Boogie woogie de Duncan Ward avec comme acteurs Gillian Anderson, Charlotte Rampling et Christopher Lee. Un ton corrosif pour ce film qui dépeint les relations dans le milieu de l'art: sexe, mensonges et trahisons aurait été un titre parfait. C'est drôle mais la realisation un peu plan plan fait que le film perd en rythme et en souffle, pour devenir au final assez ennuyeux.
Le second film de cette journée, était drôlement plus efficace. Sounds like teen Spirit a gagné cette année le prix du public. Ce film est un peu comme I feel good mais version jeunes. Il s'agit en réalité d'un documentaire sur l'eurovision junior. Ce documentaire est drôle, parce que les enfants sont spontanés et déconcertants.
Le réalisateur Jamie Jay Johnson a suivi 4 enfants entre 10 et 15 qui ont eu la chance de représenter leur pays pour cette compétition. Il y a un petit chypriote, très mature et très volontaire. Une bulgare, issue d'une famille aisée mais dont le regard trahi une certaine fragilité. Il y a un groupe Belge de rock déluré, et une petite géorgienne qui reve de quitter sa campagne meurtrie par la guerre pour s'installer à Tsibilli.
J'avoue que désormais, je regarderais sous un autre angle le concours de l'eurovision. Bien sur, il y a le cote kitch, pailettes, l'ukrainienne délurée, bien sur, c'est du spectacle. Mais derrière les chansons présentées, il y a souvent des histoires touchantes. Et le sourire de cette petite géorgienne qui ne gagne pas mais qui trouve tellement passionnant de participer à ce concours pour parler dit-elle d'un pays dont on ne parle pas assez.
Il y a les paroles du chypriote tellement investi dans son travail, avec des mots qui pourraient être dit par des artistes adultes tant ils sont criants de réalisme.Avec ce documentaire on réapprend l'Europe, on écoute ce que les adolescents ont envi de dire sur le monde qui les entoure. On rigole, on n'est pas loin de verser une larme parfois. Un très beau documentaire à voir en famille.
Voilà, je ne vous parlerai pas du dernier film que j'ai vu-Le Donk & Scorz-ayz-ee de Shane Meadows. Le réalisateur de This is England a fait un navet. A éviter
Voilà à l'année prochaine Dinard, avec encore plein de belles choses à découvrir sur ce cinéma britannique qui décidement est unique en son genre.
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