Magazine Beaux Arts
J’ai choisi depuis 2005 de nommer toutes mes figures féminines du prénom de Flo « Flo » une sorte de générique pour éviter de répéter chaque fois « sans titre » Je revisite « Flo » chaque jour, son nom finit par devenir commun, je ne cherchais pas l’originalité, je suis servi. On me dit que ce prénom n’est pas érotique, on dit tellement de choses.. Je devais décider d’un titre, j’ai donc choisi « Flo », une sorte d’évidence, j’ai ajouté après de nombreuses hésitations ce mot « aventures » pour le petit frisson qu’il provoque. Flo se veut être un condensé de mes préoccupations picturales depuis 25 ans et plus de figures, nus, têtes en peintures. Mon blog « sans-pitre » sera ici une aide précieuse, (plus de 700 articles en 2 ans et demi), je reprendrai au long de ce livre des textes courts si possible issus de ce blog. Cela permettra aussi une relative chronologie de ces années récentes. Je ferai au gré des souvenirs des incursions dans le passé, remontant le cours de ma peinture, du temps ou mes muses portaient des prénoms identifiables. Isa, Nadia, Stéfania.. et je ne n’oublie pas celle qui fut pendant plus de 20 ans mon modèle que nulle ne remplacera. J’ai depuis longtemps le désir de faire le point, l’envie aussi de décortiquer l’acte de peindre, pas avec ce souci didactique et réducteur que l’on trouve dans les manuels de peinture. Décortiquer l’acte de peindre en dévoilant les différents états d’âme d’une toile. Exhiber le champ de bataille, les marches forcées, les reculs, les sacrifices nécessaires et le peu de stratégie utilisée, comme si l’intuition demeurait la seule évidence pour contourner l’échec. La crainte de l’échec est là toujours, la tentation d’une stratégie facile toujours là aussi. Je reviendrai souvent sur cet aspect en montrant comment une peinture respire, comment le rythme et l’énergie emportent une part de la décision, pourquoi il nous faut parfois détruire ce que l’on aime. J’ose espérer que cette façon de dévoiler toutes ces facettes masquées de la peinture vous passionnera un peu comme un jeu, le jeu des erreurs entre 2 dessins, ce qui disparaît, ce qui s’invente, et ce qui finit par s’imposer .. quand le jeu s’arrête.