Un vrai bonheur, en émergeant du métro Varenne, tout à l'heure, dans ce quartier habituellement si solennellement minéral, de me retrouver au beau milieu de la manif des travailleurs sans-papiers en grève. Les slogans se la coulent douce au son du djembé, les corps balancent, les visages sourient, tout ça fait plaisir à voir. Parmi eux, parmi ces visages affables, ces gens polis, les quelques militant RESF ou LDH qui distribuent des tracts ou vendent des cartes de vœux, au milieu de ces couleurs vives rehaussées par le rouge des drapeaux de la CGT et de Solidaires (y foutent quoi les autres ?) on se sent parfaitement paisible, parfaitement en sécurité. Comme ils sont plein à prendre des photos sur leur portable, je ne m'en prive pas trop. Je vous en montre quelques unes.
Seule fausse note, quand je reflue vers le bureau (j'avais envie de rester, mais...), des policiers empêchent l'accès de la rue de Varenne à des personnes de couleur noire. Sans violence, certes, d'ailleurs la présence policière en tenue est discrète, mais avec fermeté. Moi, je passe sans problème. Étrange. Certains sans-pap travaillent là, pourtant, chez la haute bourgeoisie de la rue de Varenne qui aiment bien les faire trimer dur pour presque rien...
Plus tard, je lirai dans Ouest-France :
Plusieurs centaines de travailleurs sans
papiers ont manifesté mercredi à Paris devant le ministère du Travail,
à l'appel de onze syndicats et associations, pour exiger leur
régularisation et obtenir une nouvelle circulaire sur les titres de
séjour.
Selon la CGT, principal animateur du mouvement, "plus de 6.000" travailleurs étrangers sans papier, employés dans "plus de 2.000 entreprises", sont en grève dans ce but, depuis le 12 octobre pour les premiers.
Dans leur appel à manifester, les syndicats organisateurs rappelaient ceci :
Alors que l’on dénombre plus de 6000 grévistes salariés sans papiers de plus de 2000 entreprises, les 11 organisations syndicales et associatives qui soutiennent et impulsent le mouvement pour les régularisations appellent à un rassemblement mercredi 30 décembre 2009 à Paris à partir de 14h Métro Varenne (aux abords du ministère du Travail)
Cela fait maintenant plus de 2 mois que les salariés sans papiers mènent une grève qui bénéficie, selon les enquêtes d’opinion, du soutien de 88 % de la population.
Pour la CGT, la sortie du conflit passe par :
- la définition de critères de régularisation clairs et garantissant l’égalité de traitement entre les salarié(e)s quelles que soient leur nationalité, la taille et la localisation de leur entreprise,
- le respect les droits et le travail des salariés intérimaires, qui sont indispensables à la vie des chantiers et des entreprises,
- la prise en compte des salariés aujourd’hui non déclarés et qui souhaitent enfin sortir du travail « au noir »,
- la prise en compte des salarié(e)s de l’aide à domicile, en particulier chez les employeurs individuels.
Les organisations CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires, Ligue des droits de l’Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits Devant, signataires de la lettre au Premier Ministre du 1er octobre, viennent de s’adresser par courrier aux organisations patronales et au ministère du Travail afin d’exiger :
- que les employeurs remplissent les formulaires de régularisation ;
- que les organisations patronales et le ministère du Travail reçoivent les organisations signataires.
J'en profite pour poster une vidéo sur les grévistes de la Porte des Lilas (chantier dt tamway) que j'avais conservé au chaud pour une occasion. La voici, je l'ai trouvée très intéressante.
GREVISTES LES LILAS
envoyé par gillesquestiaux. - L'actualité du moment en vidéo.