Il y a environ un an, je relayais ici L'appel des appels, démarche fédérative de professionnels du soin, du travail social, de l'éducation, de la justice, de l’information et de la culture, confrontés dans leur quotidien à la souffrance sociale provoquée par des politiques ne connaissant que la dimension économique des individus producteurs-consommateurs (les curieux peuvent CLIQUER ICI). On pouvait y lire "Au nom d'une idéologie de 'l'homme économique', le Pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois 'naturelles' du Marché".
Un an après, et la crise financière transformée en crise économique, crise de l'emploi, crise écologique, sans que les mécanismes de régulation indispensables ne soient, sinon mis en place, du moins sérieusement envisagés, les promoteurs de L'appel des appels font une sorte de point d'étape, dans un texte à la fois passionnant et effrayant qui montre comment le libéralisme économique se nourrit de la standardisation via le contrôle social sur chaque individu. En cette période de bilans, je vous le livre.
L’Appel des appels Un an après
Décembre 2009
Le malaise en France est bien là, profond, palpable. Misère sociale, crise financière et économique, détresse morale, impasse politique. Le gouvernement navigue entre cynisme et opportunisme. La caporalisation des esprits accompagne la petite musique néolibérale, invitant tout un chacun à la servitude sociale librement consentie de tous. Lorsque le peuple résiste à consentir, on le réquisitionne, on l’opprime, on le licencie, on le « casse », bref le Pouvoir renoue avec les principes premiers de la tyrannie : populisme pour tous et décision d’un seul.
Au nom de « l’efficacité » mesurable érigée en loi suprême, les réformes visent à enserrer les populations dans des dispositifs de contrôle qui les accompagnent du berceau à la tombe. Psychologisation, médicalisation et pédagogisation de l’existence se conjuguent pour fabriquer une « ressource humaine » performante. La sévère discipline d’une concurrence de tous contre tous impose à chacun de faire la preuve à tout instant de sa conformité aux standards de l’employabilité, de la productivité et de la flexibilité. L’idéologie d’une civilisation du profit s’insinue jusque dans les subjectivités convoquées à se vivre comme un « homo economicus », un « capital humain » en constante accumulation. Cette normalisation, à la fois polymorphe et monotone, suppose que tous les métiers qui ont souci de l’humain soient subordonnés d’une manière ou d’une autre aux valeurs de rentabilité et fassent la preuve comptable de leur compatibilité avec le langage des marchés financiers et commerciaux.
Pour lire la suite (6 pages au format .PDF, ça peut paraître un peu long, mais cette lecture "vaut le coup", tant par la pertinence du fond que par la qualité de l'écriture), CLIQUER ICI.
Pour visiter le site de L'appel des appels, mouvement qui se qualifie comme "à beaucoup d'égards, original" et se définit comme un "Nous raisonnable", CLIQUER ICI.