Projecteur sur…le Rugby Azuréen

Publié le 11 décembre 2009 par Misterrugby

Le Racing Rugby-Club de Nice-Côte d'Azur, vice-champion de France en 1983

Après avoir écrit des articles sur le rugby bordelais et marseillais, je me penche sur une autre région fortement urbanisée de France : La Côte d’Azur. Cela surprendra les plus jeunes lecteurs, mais au-delà de Toulon, la Côte fut une place forte du rugby français grâce à un club qui deviendra mythique : le RRCNCA (Racing Rugby-Club Nice-Côte d’Azur). Le Racing fut créé deux années avant la Grande guerre en 1912. Jusque dans les années 60, le club local s’était surtout fait remarqué pour avoir gagné des titres de Champions de France de Deuxième et Troisième Division (ex-Fédérale I et II). L’année 1971 marqua un tournant décisif dans l’histoire du club, alors que bizarrement le les Azur et or végétaient en D2. L’élément déclencheur fut un conflit interne dans le club du voisin varois, le RC.Toulonnais, pourtant finaliste du dernier championnat de Première Division contre l’AS Béziers. Huit joueurs du RCT, parmi lesquels Jean-Claude Ballatore et les frères Herrero, décidèrent donc de « s’expatrier » dans les Alpes-Maritimes et vinèrent renforcer les rangs niçois.  C’est le début d’une ère azuréenne qui durera une vingtaine d’années. Fort de ce renfort, le Racing atteint la finale de Deuxième Division et intègre illico l’élite en 1972. Le club s’impose alors rapidement comme l’un des tous meilleurs et atteint régulièrement les quarts de finales ou les demi-finales (1977, 1984) mais le point d’orgue fut naturellement cette finale jouée au Parc-des-Princes face au grand Béziers, sous la houlette de Jean-Claude Ballatore devenu entraîneur de la formation azuréenne. N’oublions tout de même pas la magnifique victoire dans le très prestigieux Challenge du Manoir en 1985. À cela il faut ajouter le nombre de grands joueurs formés ensuite au club : l’international Eric Buchet, l’ancien capitaine du XV de France Jean-François Tordo,  et plus proche de nous, comme si le Racing était une machine à fabriquer des Flankers durs au mal : Christophe Moni. Mais à la fin des années 90 le Racing Rugby-Club Niçe-Côte d’Azur est au plus mal, il est mis en liquidation judiciaire dès l’année 2001. Forte d’un espace urbain de plus un millions d’habitants il y avait pourtant à penser que Nice était prédisposée pour le rugby professionnelle. Il n’en fut pas ainsi. Pas pour l’instant.

Il ne faudrait pas imaginer que le rugby est seulement présent dans la ville de Nice. Citons également la présence du club de Cannes-Mandelieu ancien caïd du Groupe B (ex ProD2) et qui s’invita même dans le Groupe A en 1993, sans pour autant connaître le même succès que le voisin Niçois. Grasse possède aujourd’hui un club en Fédérale II.

À la fin des années 90, La station radio RMC lance un ambitieux projet de grand club de rugby professionnel sur la Côte d’Azur.  L’animateur Patrick Sébastien après sa faste expérience Briviste était associé au projet et devait prendre les rennes du club. On n’a jamais trop su, si le projet portait sur la ville de Monaco ou celle de Nice. Comme  c’est souvent le cas lorsque l’on manque de modestie dans ce sport, ce fut un projet mort-né.

En 2002, le RRCN a refait surface en fusionnant avec l’autre club de la ville : Le Nice Université Club. Le club est actuellement deuxième de sa poule en Fédérale I. Il est devenu un repère pour ancien joueur de la couronne d’Angleterre. Le club a adopté la couleur violette mariée au jaune de l’ancien RRCN. C’est probablement une erreur de marketing, voir une faute de goût, car quelles couleurs autres que l’Azur et l’Or représenteraient mieux la région ? Emmené par des hommes aussi expérimenté que l’ancien journaliste sportif Julien Schramm (auteur d’un excellent blogue au style décalé sur le rugby) et Christophe Moni, le club peut espérer sur le moyen terme retrouver le haut de l’affiche et pourquoi pas un jour rejouer une finale ?

Vidéo finale : AS-Béziers-RRC Nice-Côte d’Azur