Je reçois cette demande de Mariah-Samanthah qui prépare pour la quatrième fois son bac STG.
Au secours, cher comte adoré, mon tyrannique prof de français nous demande de commenter un texte délirant dans le cadre Sarkozysme et Sardouïsme auquel je ne comprends rien. Expliquez-le moi pour que je ne me ramasse pas aux partiels.
Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Notons qu'il n'y a ici aucune référence chrétienne ou d'une religion du livre, puisque l'invocation est à "aucun Dieu", ce qui veut dire que la religion est en fait païenne à la base. On est dans le système des sacrifices rituels païens et dans les mythes barbares.
Tu m'as retiré du cœoeur
Et la pitié et la peur.
Tu n'as plus besoin d'avocat.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Bien entendu, il est inutile de demander la moindre défense et le faire serait la preuve d'une grande félonie. Que la phrase "tu m'a retiré du coeur et la pitié et la peur"n'ait strictement aucun sens importe peu. C'est l'impression qui domine.
Tu as tué l'enfant d'un amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour.
De quel amour cela peut-il être l'enfant ? on ne le saura jamais. L'important, c'est de vouloir la mort de l'autre avant tout. Et l'amour on s'en fiche !
Les bons jurés qui s'accommodent
Des règles prévues par le code
Ne pourront jamais t'écouter,
Pas même un christ à tes côtés.
Je me demande ce que vient faire le Christ aux côtés d'un criminel. Normalement, la présence du Christ est une preuve d'innocence et on devrait s'incliner devant lui, mais le païen Sardou nous dit qu'il ne reconnaît aucune des valeurs chrétiennes et aucune des règles sociales que nous avons établies depuis des siècles.
Les philosophes, les imbéciles,
Parc'que ton père était débile,
Te pardonneront mais pas moi.
J'aurai ta tête en haut d'un mât.
Philosophes et imbéciles sont réunis dans une seule locution. C'est magnifique et superbe ! Et ils sont en plus débiles, puisqu'ils ont l'audace de penser ! Cela mérite de les décapiter avant de les pendre à la haute vergue ! Quelle profondeur de pensée...
Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
C'est trop facile et trop beau.
Quel enfant ? On ne saura jamais rien. Il est totalement imaginaire, tout comme le Dieu invoqué. Nous sommes dans le fantasme pur et dans l'affabulation. Mais chacun peut participer à cet appel au meurtre s'il croit à ce qui est dit. Et je me demande au nom de quel dieu pourrait-on demander la mort de quelqu'un ? Parce que si par hasard il y a un dieu, il n'aurait jamais voulu que nous nous égorgions les uns les autres.
Tu es au chaud.
Tu peux prier qui tu voudras.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Mais qu'est-ce que donc ce message de haine totale et complète ? Contre qui et contre quoi ? Est-ce un musulman dont on ne dirait pas explicitement le nom ? Un juif dont le nom serait aussi soigneusement tu ? Qui est donc ce "tu" imaginaire ?