Voici quelques titres d'articles.
Grippe A: trop de vaccins commandés, faisant des labos "les grands vainqueurs" ?
Campagne de vaccination contre la grippe A : combien cela va-t-il nous coûter tout ça ?
Disparition de Francesca, 10 mois : Pourquoi ? Comment ? On ne sait pas.
Hadopi est officiellement née : qui osera porter plainte contre ce texte ?
Le No Sarkozy Day aura-t-il finalement lieu ?
Eric Zemmour sur RTL : que pensez-vous de sa première chronique ?
Fourgon bancaire attaqué près d'Aubagne : 6 millions d'euros volés ?
Que disent ces pâtes alors qu'une enquête va être menée en Italie sur leur prix ?
J-2 avant les soldes : faites-vous des repérages ?
Google Nexus One, et si c'était lui qui allait nous faire publier [sic] l'iPhone ?
Berlusconi bientôt en duo avec Carla ?
Pour 2012, Fabius vote DSK ou Aubry, et vous ?
Une semaine d'actu sur Le Post, qu'en pensez-vous ?
On aura reconnu le style inimitable du Post.fr, le grand site poubelle du quotidien français de référence. Comment reconnaître un article du Post.fr entre tous à la seule vue de son titre ? C'est fort simple : il se termine le plus souvent par un point d'interrogation. Pourquoi ? Le Petit Champignacien n'hésite pas à vous le dévoiler.
Il existe deux grandes écoles de titres journalistiques : les informatifs et factuels du modèle des Echos ou de la Tribune, les incitatifs et accrocheurs du modèle de Libé ou Charlie-Hebdo (je laisse de côté les titres militants parce que c'est un cas particulier). Souvent, c'est un peu plus mélangé dans la presse généraliste et il est à présent difficile de ranger un titre dans une catégorie plutôt que dans une autre. Le titre incitatif est censé nous donner envie de voir le texte complet puisque nous avons été surpris, le titre informatif doit nous apporter l'essentiel du contenu et on voit ensuite les détails. Mais Le Post.fr a inventé une formule de titraille originale : le titre qui sert de relance au lecteur pour qu'il aille non seulement lire le texte, mais aussi participer à son élaboration.
Cela commence d'abord par un faux mystère ou un prétendu scandale. Même si l'information est sûre, il faut que le lecteur se pose des questions et on invente des doutes afin qu'il ouvre la page. Ensuite, on lui demande son avis, même s'il n'en avait aucun sur un sujet dont il ignorait tout la minute précédente. Il faut susciter sa réaction afin d'engendrer ensuite d'autres articles qui serviront de récapitulatifs en reprenant ses propos. Pour cela, on est dans un mode de communication plus proche des émisssions de radio avec standard téléphonique ouvert en permanence que de la presse écrite. D'où la forme interrogative récurrente. C'est en fait plus proche de l'oral que pour les autres sites participatifs qui ont des titres calqués sur ceux de la presse écrite. Les rédacteurs sont dans la relance permanente de leurs lecteurs-publieurs, comme un animateur radio face à ses auditeurs dans une libre antenne, et le site est plus un média chaud qu'un autre par ce trait stylistique. Le procédé est assez grossier, mais il fonctionne efficacement.