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Récit :: Bienvenue chez monsieur l'Ambassadeur

Publié le 06 janvier 2010 par Adelap @adelap10
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Avertissement : toute ressemblance avec la réalité est pure coïncidence.
Il devait être 21h quand nous avons franchi le seuil de la demeure de fonction de monsieur l'Ambassadeur.
Après une excursion nocturne dans le parc arboré, nous sommes accueillis par le maître des lieux dans une vaste entrée encombrée de vêtements, on comprend qu'il y a déjà beaucoup de monde. Une poignée de convives discutent dans la cuisine que nous apercevons à notre droite. La maîtresse de maison nous rejoint, nous précède pour nous fait traverser le bureau-bibliothèque avant de pénétrer dans une pièce de plus de 100m2, le salon-salle de réception.
D'immenses canapés de cuir brun devant une cheminée éteinte, une table ronde de marbre blanc entourée de chaises blanches pivotantes à l'assise rouge vif, quelques tableaux faisant penser à de la peinture haïtienne animent les murs blancs.
Une coupe de champagne à la main, les invités se présentent par leurs prénoms, je n'en ai retenu qu'un, Chantal. Certains tendent la main, d'autres tentent deux bises. Tous sont de noir vêtu, tous ont plus de la quarantaine, tous sont en couple.
Deux jeunes filles prépubères s'attardent sur leur DS rose, deux autres petites filles se poursuivent de couloirs en couloirs.
Ils se connaissent tous.
Un piano à queue noir trône au centre de la pièce, tandis qu'une guitare électrique et son ampli sont sagement installés à la droite du monstrueux instrument.
On nous présente un plateau de petits-fours, nous glisse entre les mains une coupe de champagne en cristal aussitôt remplie.
Il faut faire connaissance. Du jazz murmure dans les enceintes posées à même le sol. L'ambiance est sérieuse, c'est un début de soirée. Les talons de la maîtresse de maison résonnent sur le marbre gris.
De petits groupes se forment, c'est prendre un grand risque que de commencer une approche, de se raconter, de se tenir en équilibre un petit-four de la main droite et une coupette de la main gauche, ou le contraire!
Une idée passablement imprécise sur la nature des personnes qui nous entourent, un avocat, un antiquaire, une mère au foyer d'enfants majeurs, un photographe (il y a toujours un photographe quelque part!), une patronne de PME, un commercial à scooter, une gynécologue, un chef-cuisinier, un coureur et sa courgette!
L'entrée, le plat et ses légumes de monsieur Picard s'enchaînent. Minuit arrive, la musique se fait Rock des années 70. Ils dansent.
Contrariée par quelques vicissitudes de la vie, j'observe, j'imagine, j'écoute.
Je profite d'un groupe s'engouffrant par l'une des baies vitrées pour les accompagner fumer ma première cigarette. Il fait froid, le jardin est éclairé et immense, on en aperçoit à peine la limite.
Un palmier végète, les iris ont été soigneusement taillés. La maison meublée de plus de 700m2, de plain-pied à l'architecture californienne, avec ses 5 toilettes au papier hygiénique molletonné, rose pour les filles, bleu pour les garçons, s'apprécie également de l'extérieur. De là on admire l'espace, le blanc, la décoration minimaliste.
On les regarde attentivement danser. Monsieur l'ambassadeur s'empare de sa guitare, un ami se glisse sur la banquette du piano. Ils tentent un bœuf sur "Satisfactions"  et "I Can't Get No" des Stones. Ils s'amusent, les femmes dégainent leurs appareils photos, les autres tapent le rythme dans leurs mains. La petite fille rose de 9 ans et demi entraînée par sa mère déchaînée improvise une chorégraphie.
Les sucreries sont délicatement déposées sur une desserte en cuivre et plateau de verre, le champagne n'a pas cessé de couler à flot.
Je m'imagine qu'elles sont leurs vies, j'écoute leurs récits de voyages, leurs anecdotes, leurs succès. Ont-ils des détracteurs, des ennemis, des amis, des amants, des admirateurs? Sont-ils heureux,? l'ont-ils toujours été? S'aiment-ils? Existe-t-il un soupçon de médisance entre tous ces couples? Ont-ils exaucés leurs rêves? En ont-ils encore?
On pose sur la desserte le café brûlant sur un essuie-tout, on dispose les sous-tasses, les tasses. On apporte les petites-cuillères en argent et les sucrettes.
La Macarena fédère le groupe de danseurs, la petite fille en rose les initie.
J'en profite pour faire quelques images, j'essaye le Leica de mon ami. Le photographe saute sur l'occasion pour venir discuter de matériel photographique et de la technique qui l'accompagne, ils aiment tous cela.
Je disparais par la baie vitrée restée entre-ouverte, le cendrier déborde sur les dalles de la terrasse, je vois que les coupes de champagne sont disséminées de-ci, de-là.
Il est 4h du matin, il est temps de remercier nos hôtes pour leur accueil.
Nous repartons dans la twingo jaune 3 portes décapotable totalement embuée par nos quatre respirations.
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