Tout le monde en Angleterre est remué par un dilemme, sur Facebook, dans les journaux, à la télé, fans ou people, il faut choisir son camp: Rage Against The Machine ou Joe McEdlderry, un gosse de la TV réalité (X-Factor) ? Grosses guitares et cris rebelles ou ballade sucrée de Noël?
Si vous n'avez pas vu ce groupe Facebook de près de 900 000 membres ni suivi l'évolution des ventes de single sur iTunes vous avez raté le débat.
Pour résumer: tout commence par une campagne virale sur Facebook, à la base un simple groupe contestataire dégoûté par le fait que les gagnants de télé-réalité vendent autant de single (pourris). Ils ont lancé une idée : et si tout le monde achetait sur iTunes, Amazon et consorts le single "Killing In The Name Of" de Rage Against The Machine afin qu'il devienne numéro un des charts UK pour la semaine du traditionnel "Christmas Number One" (meilleur single de Noël)?
Par cette action forte le but était de protester contre la prévisible accession à cette place de number one, du pathétique single "The Climb" de Joe McElderry, gagnant de la Nouvelle Star anglaise. Et d'enrayer la grosse machine huilée de l'industrie musicale moderne, en lui injectant "une petite dose d'anarchie" (dixit Morello, le chanteur de RATM, très content de ce buzz inattendu). En effet, presque chaque année, c'est le gagnant de X-Factor qui se retrouve en tête des ventes de Noël. Quel plus beau symbole que de lui préférer un hymne rebelle vieux de plus de 18 ans?
Contre toute attente, le groupe Facebook a pris de l'ampleur. Des centaines de milliers de membres s'y sont ralliés, la presse musicale s'en est mêlée, des artistes ont soutenu l'initiative...La bataille des ventes a fait rage entre les midinettes de treize ans et les amateurs de vraie musique et du groupe anticonformiste de Tom Morello.
Résultat: grâce à la mobilisation de tous ces gens qui ont encore des oreilles et une conscience, RATM a vaincu, pour ma plus grande joie. "Killing In the name" a été acheté 500 000 fois contre 450 000 pour The Climb. La magie des réseaux sociaux. Encore une fois, merci Facebook.