L’Algarve est une vieille terre fruitière, les Andalous de l’apogée, disaient qu’elle produisait des fruits (pommes, poires, figues, raisin) d’une qualité et d’une taille extraordinaire.
Chaque année les vins de qualité d’Algarve - qui n’existaient pas il y a 10 ans - progressent (LOF avait signalé en 2008 le João Claro rouge 2006 brillantissime ).
En 2009, Quinta do Francês 2007 - la ferme du français - (à Odelouca à côté de Silves) récolte les recommandations des meilleurs et les récompenses.
Patrick Agostini fait un vin à deux étages : aragonez/trincadeira (l’aragonez et un cépage fantastique : élégant et concentré, trincadeira est un tannique structurant) pour la charpente et cabernet-sauvignon/syrah pour l’étage culturel.
Et ça marche, la rétro olfaction est étourdissante de rondeur et évoque irrésistiblement les grands Napa, mais avec une dynamique lyrique, une allégresse qui a été préparée par une bouche puissante tout en équilibre.
Naturellement ce ne sont pas des vins de première communiante, mais ce ne sont pas non plus des vins de silence à l'école bordelaise, les schistes, le soleil tempéré par l’océan donnent un vin civilisé d’une étonnante vitalité.
Il faut ouvrir la bouteille au moins deux heures avant de servir (à 16°) pour les unifier par oxygénation.
Cette note vous rappellera simplement que ces merveilleux vins d’audience locale qui ne sont pas encore passés le Million Dollar Nose, Robert Parker, donnent accès à des plaisirs sidéraux 5 à 20 fois en dessous du prix des meilleurs mondiaux,
ce qui se regarde, car le bon plaisir pas trop cher compte double.
L’Alentejo a de la compétition, la petite chapelle d’Algarve peut devenir une grande basilique.