Plus que jamais je crois que la vie politique -et même la vie tout court- c'est la rencontre d'un homme et de circonstances, et que cette rencontre fonde un destin –aussi petit soit-il– ou ne le fonde pas.
Philippe Seguin n'a pas croisé son destin.
Sa mort est une lourde perte pour les élus de la nation. Homme d'Etat, loin de toute médiocrité, pétri d'une intelligence rare, aux idées tranchées et lumineuses... voilà quelques qualificatifs dans une salve unanime de louanges.
Les élus de la nation ont perdu l'un de ses plus brillants représentants, l'Etat un grand serviteur, mais la France pas grand chose en vérité. Incroyables enchaînements d'un chemin personnel !! Et oui, jamais la France, hors Epinal dont il fut le Maire, n'a confié à ce talent de si grande hauteur quelque responsabilité que ce soit.
De son bilan politique, tristement, l'histoire n'a rien à retenir.
Certes, fonctionnaire, il a imaginé l'organisation du football moderne à travers un rapport faisant date. Certes, si les politiques ont déplacé les chômeurs de la périphérie au centre des préoccupations, c'est parce qu'il s'est levé et a qualifié notre politique d'emploi de "Munich social" ; c'est à la suite de ce combat d'idées qu'a été enfin mis en place le premier vrai plan d'accompagnement des chômeurs vers l'emploi avec le plan Borloo.
Voilà, c'est tout.
La démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais préfère toujours la facilité du moment à tout effort pour l'avenir.
Il nous a légué une réflexion, magistrale actualisation du gaullisme.
Tout au long de l'année qui vient, je me plongerai dans ses écrits pour en extraire quelques pépites et vous les faire partager. Cela sera mon humble contribution pour lui dire merci, merci d'avoir fait honneur à la Res Publica, merci d'avoir montré la lumière, merci de m'avoir fait admirer la politique.
Je salue ici les anciens du RAP.
cajj
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble