Le souverain, âgé de 63 ans, pose en costume d’apparat il porte un manteau brodé de fleurs de lys et au côté l’épée de Charlemagne dite « Joyeuse » toujours conservée au Département des objets d’art. Dans son « Dictionnaire amoureux du Louvre » Pierre Rosenberg nous apprend que le visage du roi, qui n’avait pas le temps de poser, a été peint sur une petite toile puis incrusté dans le tableau.
Le « roi soleil » reste indissociablement lié au château de Versailles où se tient actuellement l’exposition « Louis XIV, l'homme et le roi » jusqu’au 7 février 2010.
Mais n’oublions pas qu’il vécut aussi au Louvre.
Il y a, tout d’abord, ce souvenir d’enfance qui le marque durablement. Le 5 janvier 1649 la régente Anne d’Autriche accompagnée du petit Louis XIV, âgé de onze ans, s’enfuit du Louvre pour se réfugier à Saint Germain. Le pays connaît une grave crise politique appelée « la Fronde » causée par l’impopularité du cardinal Mazarin, alors premier ministre. Celui-ci, voulant financer les dépenses militaires (la France est en guerre) augmente fortement la fiscalité ce qui touche surtout le peuple. Les parlementaires et une partie de la noblesse profitent du mécontentement populaire pour essayer de réduire le pouvoir royal. Devant les émeutes la régente doit fuir. Marqué par cet épisode Louis XIV se méfiera toujours de Paris et de la noblesse qui a participé à la révolte. Sa décision, en 1661, de faire construire le château de Versailles et l’installation de la Cour en 1682 découlent en grande partie de cet épisode.
Pour autant, le roi veille à l’embellissement du Louvre, il fait achever les Tuileries et poursuivre les travaux des ailes nord et sud de la Cour carrée. Quand, en 1661, un incendie ravage l'étage de la Petite Galerie le roi demande à Louis Le Vau de diriger les travaux de construction de la galerie d’Apollon. Le peintre Charles Le Brun, y compose un décor consacré à la course du soleil sous les traits d'Apollon, décor qui préfigure les fastes de Versailles.
Louis XIV veut affirmer la primauté française dans le domaine des industries de luxe et celui des lettres et des arts. Il fait acheter près de 1.800 toiles, surtout de l’Ecole Italienne et de l’Ecole du Nord pour décorer Versailles. Le Brun devient premier peintre du roi en 1664 et se voit confier par Colbert la conduite de la politique artistique royale, c'est-à-dire la participation de l’art à la grandeur de l’Etat.
Enfin c’est Louis XIV qui, le premier, fait organiser en 1699 une exposition ouverte au public dans la Grande Galerie pour célébrer son mécénat envers les artistes. Elle préfigure les salons du XVIIIe siècle et le futur musée du Louvre.