La première fois que j’ai rencontré J’aurais voulu t’écrire un poème de Pierre Soletti, j’avais le cœur seul. Et je me suis senti moins seul. C’était le dernier jour de l’année et la Halle Saint Pierre m’avait accueilli pour un instant, un café, juste le temps de découvrir la librairie éphémère installée dans ses murs.
pour mes palmes ridiculesqui me font ramer dur
parmi les gens
J’aurais voulu t’écrire un poème c’est une belle phrase me suis-je dit. Et ce long poème en est plein. Les mots semblent vous aimer et vous entraîne l’imagination, les yeux ouverts, au fil d’une trentaine de pages.
le long des murets d’ombreparmi les nervures des feuilles
j’aurais voulu t’écrire un poème
Comme une porte que l’on ouvre, chaque page est une découverte. Par où ces mots m’emmènent-ils ? Parfois ils courent, puis ralentissent, reprennent leur souffle, bondissent, s’amusent, se cachent. Les illustrations de Valère Argué, toutes en ombres et lumières, leur répondent merveilleusement, tantôt reflet, tantôt forêt.
tout ce que tu veuxremonte moi dans l’ordre
l’autre côté du monde
Du désir plus que de l’écrire, de la poésie plus que du poème. La cinquième fois que j’ai lu J’aurais voulu t’écrire un poème j’ai commencé à voix basse et j’ai fini à voix haute. Ces mots sont faits pour s’envoler.
df.« J’aurais voulu t’écrire un poème » de Pierre Soletti est publié aux éditions Les Carnets du Dessert de Lune.