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Réf DT 15: Des Chagos au Tibet

Publié le 04 novembre 2009 par 1132nd

Réf DT 15: Des Chagos au Tibet

"Circulez!" Maurice ne veut pas de Tibétains

La diplomatie est la science des relations internationales. Dans un autre registre, un cocktail mondain par exemple, la diplomatie c’est chercher à s’agripper à ceux qui peuvent potentiellement favoriser ses ambitions personnelles ou professionnelles et ignorer ceux qui veulent s’agripper à soi pour les mêmes raisons. De ces deux exemples, difficile de dire la différence: dans les deux cas, c’est un acte purement hypocrite, voué à un agenda égoïste.

Depuis un certain temps, les autres nations mondiales retiennent principalement une chose de la diplomatie mauricienne : la demande persistante de souveraineté sur l’archipel des Chagos. Ce territoire perdu au milieu de l’Océan Indien a été excisé de l’île mère, Maurice, par les autorités Britanniques, avant d’être alloué à bail au gouvernement Américain. Les causes de cette excision en 1965, récupérées à de basses fins politiques locales, ne sont pas pertinentes à cet article et ne seront pas débattues.

Néanmoins, depuis, le tigre de l’Océan Indien – en version miniaturisée bien-sûr – tente d’affronter l’axe Angleterre-USA. Comme dans un cocktail à l’échelle mondiale, ce tigre aux allures de chaton tente de s’agripper à d’autres nations plus dominantes et impressionnantes afin de faire valoir sa requête. Et comme dans un cocktail toujours, ce chaton ignore ceux, plus faibles, qui demandent un minimum d’attention pour avancer leur agenda à eux. Ou à défaut, étendre un peu leur survie.

Les exemples sont légions : plusieurs demandes d’asile politiques refusées (là et là), démontrant l’attitude de Maurice par rapport à d’autres pays, jugés inférieurs. Par opposition, Maurice multiplient les avances envers les géants que deviennent l’Inde et la Chine, l’occident ayant d’autres préoccupations égo-financières et ne démontrant aucun intérêt pour ce caillou perdu au milieu de nulle part dans cette conjoncture.

Et c’est là que s’amène un moine tibétain, Bagdro de son nom. Il voulait transiter à travers Maurice pour rejoindre la Réunion, où il était invité pour une conférence. Mais voilà, les Tibétains ne sont pas en bons termes avec les Chinois… Ces même Chinois que Maurice espère la portera sur les épaules lors des cocktails mondiaux. La décision est vite prise, la présence du moine n’est pas souhaitée à Maurice. La raison évoquée : Maurice ne reconnaît pas la souveraineté tibétaine, et par conséquent, le passeport non plus.

Maurice embarrasse le Tibet. Comme elle a embarrassé le Gabon, l’Ethiopie, le Bangladesh et tant d’autres avant. Aider ces pays ne servira pas l’agenda mauricien sur le plan diplomatique. Par contre, faire plaisir à la Chine et démontrer une fois de plus la constance de « One-China Policy » répétée maintes fois dans les discours en présence d’officiels chinois, ça peut aider. Surtout que ça a marché jusqu’à présent : la Chine nous a offert Jin Fei.

Entre le combat de Maurice par rapport aux Chagos et le combat du Tibet, il n’y a pratiquement aucune différence: ils réclament tous deux leur souveraineté. Mais la diplomatie a ses propres règles. Et Maurice n’a pas hésité à marcher sur les autres pour avancer son propre agenda et réaliser ses ambitions. Quitte à s’attirer la honte d’autres nations en cautionnant au passage des massacres perpétuelles.


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