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Double peine

Publié le 07 janvier 2010 par Chroneric

Il y a des disparitions qui marquent car le personnage était marquant. Philippe Seguin faisait sans doute parti des dernières personnalités politiques qui faisaient passer sa carrière après le reste. Un des derniers dont les dents ont peu ou pas rayé le parquet. Un des rares avec Raymond Barre dont l'obsession de sauvegarder les intérêts de la collectivité avec justesse est dans les esprits de tous.

Hors bords et convictions, nous retiendrons tous, je pense, le serviteur de l'Etat qu'il était, sa droiture, sa rigueur et ses combats. Des combats qui le mettaient parfois en opposition avec sa famille ou ses "amis" politiques". Mais était-il vraiment classable ? Un des rares aussi qui prenaient acte de leurs défaites politiques sans essayer de rattraper le coup au risque de devenir un requin électoral. Il savait retenir les leçons de ce jeu cruel mais incontournable et n'hésitait pas à changer de cap et de mission pour montrer ses qualités et ses compétences à la Cour des comptes.

Je vais tenter une comparaison hasardeuse mais c'est ma pensée et je souhaite la partager. Des personnages comme Philippe Seguin ou Raymond Barre, grands hommes d'Etat, me font penser aux anciens Premiers ministres qui ont fait de la France un grand pays comme Richelieu ou Mazarin. Même si ces deux derniers ont pu profiter de la situation, il n'en demeure pas moins qu'ils ont élevé en leur temps la France au rang de première nation du monde, première puissance mondiale. A L'époque, nous étions craints par nos voisins et même au-delà. Nous n'étions pas la risée de nos adversaires. N'oublions pas que Raymond Barre a été le dernier chef de gouvernement à avoir connu des comptes équilibrés.

Nous sommes nombreux à être attristés par une telle nouvelle mais je suis inquiet quant à la suite. Je vois là une double peine, à la fois pour nous, ou du moins ceux qui sont tristes, et à la fois pour notre pays. Qui maintenant va oser critiquer et se fâcher face aux dysfonctionnements de notre République ? La tendance étant de devenir des carpettes élyséennes, je ne cache pas mon pessimisme sur la vie politique déjà bien entachée.

Adieu Monsieur le Président.


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