Les créateurs ou repreneurs d’entreprises se préoccupent-ils du développement durable? C’est ce qu’a voulu savoir l’Observatoire Permanent des Porteurs de Projet en réalisant une étude auprès de pas moins de 26.000 porteurs de projets issus de CCI françaises.
Avec plus de 26 000 porteurs de projet interrogés dans les Chambres de Commerce et d’Industrie, l’Observatoire Permanent des Porteurs de Projet mis en place par CCI-Entreprendre en collaboration avec l’IFOP est une source d’information importante sur le profil des futurs entrepreneurs. Sa dernière étude, datant de décembre 2009, porte sur le développement durable et les porteurs de projet. En voici quelques éléments-clés.
Plus de 50% des porteurs de projet intègrent le développement durable dans leurs projets, pour 75% en matière d’environnement.
Le développement durable a donc dépassé le simple stade de l’intérêt de principe, de la curiosité. Il devient un élément essentiel de la pérennité des entreprises.
On peut aussi expliquer que la dimension sociale est moins importante car c’est un domaine déjà bien ancré en France qui bénéficie d’un droit social bien implanté. Et bien que le développement durable propose d’aller au-delà de ce droit social par des mesures notamment d’égalité des chances, de mixité sociale ou de management responsable, les contraintes environnementales semblent celles qui sont les plus nouvelles et les plus ressenties par les entreprises.
Les porteurs de projet envisageant le développement durable sont plus souvent des créateurs d’entreprise que ceux qui n’envisagent pas le développement durable. Ils ont aussi l’impression de prendre moins de risque dans leur projet.
Ils bénéficient ainsi du dynamisme et de la flexibilité dans le cadre de start-ups ou de PME. Ces deux points peuvent être expliqués par le fait que le développement durable est un secteur émergeant.
25% des porteurs de projet intégrant du développement durable ont pour objectif de créer des emplois, soit 5% de plus que la moyenne nationale des porteurs de projet.
Le développement durable est donc un facteur majeur de la reprise économique. Le cabinet de conseil Boston Consulting Group estime ainsi que les programmes du Grenelle permettront la création de plus de 600 000 emplois en moyenne sur la période 2009-2020, principalement dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et des énergies renouvelables.
Des secteurs sont davantage concernés :
- 79% des porteurs de projets dédiés au secteur du bâtiment tiennent compte du développement durable
- 55% des porteurs de projets dédiés au secteur du tourisme sont préoccupés par l’environnement
On ne peut que se réjouir de voir que le secteur du BTP, qui dispose déjà des technologies nécessaires à l’application du développement durable (notamment pour les déchets, l’utilisation du bois écomatériau ou l’isolation des bâtiments), est aussi celui dont les porteurs de projet tiennent le plus compte du développement durable. Ainsi, les efforts entrepris obtiendront rapidement des résultats. Il est à noter que, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, il est prévu que 400.000 logements soient rénovés chaque année à partir de 2013.
Le secteur du tourisme touche quant à lui principalement des petites entreprises (campings, opérateurs de proximité, organismes de visite, agences de voyage…). Pour ce secteur, la protection de la nature et de l’équilibre sociale de la région visitée est nécessaire à sa pérennité. Il n’est donc pas étonnant de voir ce secteur muter pour sa survie.
L’avis Sequovia
On ne peut que se réjouir de ce dynamisme nouveau donné par les entrepreneurs ou repreneurs français. Le développement durable constitue une prime de risque pour beaucoup de secteurs, du dynamisme économique pour la France et une nouvelle éthique pour tous. Espérons donc que ces chiffres s’améliorent encore d’année en année.
Pour aller plus loin, retrouvez l’intégralité de cette étude ici.