Ainsi que je l’annonçais dés Septembre dans un précédent post, les cocoricos français du président Sarkozy annonçant l’achat de 40 rafales par le Brésil étaient largement prématuré.
Le plus influent journal du Brésil, a folha de Sao Paulo, affirme avoir eu accès au rapport de l’armée de l’air sur les trois avions en lice: le Grepen suédois, le F16 américain et le rafale français.
Sans surprise, du moins pour moi, le rafale aurait été classé en dernière position. A cela différentes raisons techniques financières et surtout, politique.
Plus cher à l’achat, et incomparablement plus cher en cout de l’heure de vol, le Rafale souffre d’une mauvaise réputation et de sa mévente à l’export depuis sa sortie. Les récents accidents du Rafale et le nombre important d’avion perdus par rapport au nombre d’avion en service n’arrangent pas les choses.De plus, alors que l’industrie aéronautique Brésilienne, essentiellement représenté par Embraer , est à la recherche d’un avion qu’elle pourrait monter et réexporter ce qui semble difficile à faire avec le Rafale.
Mais la principale raison de l’opposition de l’armée Brésilienne est à mon avis à chercher ailleurs, dans les arcanes de la vie politique Brésilienne. En effet, les rapports entre le politique et le militaire sont au Brésil, comme dans toute l’Amérique latine, extrêmement complexe. Les militaires se considèrent en effet comme la colonne vertébrale du Brésil, ce qui les a amené a de nombreuses reprises a prendre le pouvoir pour “sauver le Brésil”. Et il est vrai que la place de l’armée est infiniment plus prégnante au Brésil que dans nos démocraties Européennes. La police militaire, par exemple, assume l’essentiel des missions de police au Brésil.
Dans ce contexte, l’annonce du choix du Rafale faite par Lula, avant même le rapport commandé aux militaire était clairement un faux pas et l’engagement verbal de Lula, en fin de deuxième et très probablement dernier mandat ne pèsera à mon sens pas lourd par rapport aux exigences des militaires.