L’autre soir un ami, ingénieur chez IBM, s’inquiétait du système d’évaluation de sa boîte aboutissant, selon lui, à monter les salariés les uns contre les autres, et de la crainte du licenciement toujours présente, à tous les niveaux de l’entreprise. Il rajoutait que ce système, avait pour inconvénient principal de fabriquer un stress important et de stériliser toute créativité. Il en donnait pour preuve qu’IBM, depuis quelques années n’innovait qu’en rachetant des entreprises jeunes, dynamiques et créatives dont elle s’appropriait les créations tout en s’empressant de stériliser les équipes par son système d’évaluation, en quête dès lors de la prochaine à avaler.
Je généralisais sur la gestion des ressources humaines par le suicide à la manière de France Télécom et enchaînais sur le fait que, les PDG n’étant maintenant plus que les auxiliaires des actionnaires à la recherche des profits maximum, tout de suite, quitte à épuiser et tuer la bête, ce genre de management était logique, les personnels, comme l’entreprise ne constituant plus qu’une des variables d’ajustement des dividendes et profits boursiers.
Je me suis rappelé depuis qu’ENRON, avant sa faillite retentissante, à l’époque de ses fabuleuses contributions financières aux campagnes électorales de GW Bush, et au plus fort de sa renommée, licenciait systématiquement chaque année 10% de son personnel, les plus mal notés après un évaluation allant de 1 à 5. Enron se vantait de ce système, l’affichait, car il était censé donner l’image d’une entreprise dynamique où la mobilité des personnels était privilégiée, pour le plus grand bénéfice du cours de ses actions.
Il en va de ce type de management des personnels comme des organisations en “juste à temps”, la moindre anicroche déclenche des effets aussi importants, graves, qu’imprévus et JL Le Moigne a depuis longtemps énoncé que les organisations intelligentes ont besoin de “graisse”, de redondance dans les fonctions, d’une relative sérénité de leurs personnels, pour pouvoir évoluer efficacement, être réactives et innovantes.
Le dynamisme d’une entreprise n’est plus donné par ses performances à moyen et long terme mais uniquement par les bénéfices boursiers qu’elle procure et sa manière de “faire suer le burnous” est devenue un des moyens de communiquer auprès des “investisseurs”, appellation moderne du spéculateur.
Nous avons fini cette conversation en nous étonnant que les syndicats de France Télécom n’aient pas porté plainte contre leur PDG, au sujet de cette “mode” des suicides…
- “Travail, famille…”. Au milieu d’un discours auto-satisfait, mensonger et démagogique (mais qu’attendre d’autre de sa part?), petit à petit, mot après mots, N. Sarkozy continue à avancer et à revenir au néo-conservatisme à la Bush, donnant toujours plus raison à A. Badiou. NouvelObs.
- Strasbourg crée la Taxe d’habitation sur les logements vacants. MédiaPart.
- La décision du Conseil d’état de condamner l’état à la demande du Président du département de Saône et Loire dirigé par A. Montebourg me semble une avancée fort intéressante. Marianne.
- On en sait un peu plus sur l’affaire des 3 000 fraudeurs au fisc français de la HSBC. Bakchich.
- 2010, année de tous les dangers ? ContreInfo.
- Sombres nuages sur la zone Euro ? Blog de P. Jorion.
- “Copenhague : trois utopies et un enterrement”. Le Monde.