Magazine Environnement
Le trimaran le plus rapide au monde coule dans les eaux glacées de l’antarctique
Par Alexa Tymocko
Le trimaran Ady Gil, utilisé par les écologistes australiens de l’organisation Sea Shepherd Conservation Society pour stopper les baleiniers japonais, a été coupé en deux dans les eaux glaciales de l’antarctique hier.
La société écologique rapporte qu’elle n’avait ni provoqué, ni attaqué le bateau japonais Shonan Maru No. 2. Ce dernier a pourtant percuté délibérément le trimaran et causé des dommages importants au bateau ainsi qu’aux membres de l’équipage.
Les six membres de l’équipe, quatre néo-zélandais, un australien et un néerlandais, ont été immédiatement secourus par le personnel du navire du Sea Shepherd, le Bob Barker. Un d’entre eux a été légèrement blessé. C’était la première expédition de ce genre prévue pour 2010 au bord de l’Ady Gil. Le trimaran sombre actuellement dans les profondeurs sous-marines et les chances de le récupérer sont très minces.
Selon un témoin oculaire, le capitaine Chuck Swift du Bob Barker, l’attaque est survenue alors que les deux navires étaient inactifs dans l’eau. Selon lui, le Shonan Maru No. 2 a soudainement ouvert son moteur et s’est dirigé volontairement sur l’Ady Gil, arrachant d’un coup les 8 pieds de la proue du vaisseau. Selon le capitaine, le vaisseau ne s’en sortira probablement pas.
Le capitaine Paul Watson dénonce que le conflit avec les baleiniers japonais a escaladé rapidement et violement. « S’ils pensent que nos deux autres navires vont se retirer du sanctuaire baleinier antarctique en raison de leur extrémisme, ils se seront trompés. Nous menons maintenant une guerre des baleines bien réelle et nous n’avons pas l’intention de reculer. »
De son côté, l’agence japonaise des pêches accuse les écologistes de s’être trop approchés de leur navire et que le trimaran aurait même ralenti avant de passer devant le Shonan Maru No. 2. « Ces actes de sabotage qui menacent les baleiniers de notre pays et les membres de leurs équipages sont extrêmement dangereux » soutient l’agence japonaise. « C’est absolument impardonnable » renchérit-elle.
Le droit international interdit la pêche à la baleine commerciale. Pourtant, le Japon est le seul pays qui autorise ce type de pratique sur les mammifères marins, en justifiant sa nécessité pour la recherche scientifique. La Convention internationale pour la réglementation de la chasse baleinière a établit « la conservation appropriée des peuplements baleiniers » tout en voulant « donner à l’industrie baleinière la possibilité de se développer d’une manière méthodique ».
Aux dernières nouvelles, le capitaine Paul Watson, à bord du Steve Irwin, course en direction de la zone à 16 nœuds, mais il lui reste encore quelques cinq cent miles à parcourir vers le Nord. Le navire japonais a refusé de reconnaître l’appel de détresse du Gil Ady, même s’il l’avait fait précédemment. Au final, malgré la reconnaissance primaire de l’appel, ils n’ont pas offerts d’aider le Gil Ady, ni le Bob Barker, d’aucune façon.
* Voyez la vidéo prise par un membre de l’équipage du Shonan Maru No. 2