Nicolas Sarkozy a cosigné dans le "Wall Street Journal", avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, une tribune, au mois de décembre, demandant un " pacte mondial à long terme de régulation bancaire ". Ceux-ci y préconisaient en priorité "un impôt exceptionnel assis sur les primes versées", "parce que les bonus pour 2009 sont en partie le résultat du soutien apporté par les Etats au système bancaire".
J'ironisais le mois dernier sur les méthodes qui pouvaient être employées par les banques Anglaises pour détourner ces mesures. Elles pouvaient en effet tout simplement verser les bonus à partir du 6 avril 2010 afin de ne pas faire payer à leurs salariés surpayés des taxes prohibitives.
And the winner is: the traders
Le Financial times vient de dévoiler les positions des banques Anglaises: "les banques de la City préfèrent payer la nouvelle "super taxe" sur les bonus plutôt que différer ou réduire les primes de fin d'année" de leurs salariés.
Celles-ci vont donc non seulement payer des bonus plantureux à leurs traders les plus méritants, mais payer également la "super taxe" à l'état Anglais. Seulement voilà, d'après le monde, les banques de la city disposent "d'un réseau d'avocats, comptables ou conseillers spécialisés dans l'évasion fiscale, redoutablement efficaces dans le contournement légal de tels impôts".
Gordon Brown s'est donc sans doute laisser emporter par les accents marxiste de Nicolas Sarkozy au G20 en avril 2009. Mais l'honneur est sauf l'état Anglais va récupérer son argent. Quant à la France...nous attendons encore les modalités de cette décision populiste. Elle sera sans doute classée sans suite.