« Le déjeuner du 15 août » de Gianni Di Gregorio
Date de sortie cinéma : 11 mars 2009
Film déjà disponible en DVD depuis le : 6 janvier 2010
Quand on nous annonce le grand retour de la comédie à l’italienne , mama mia , on se précipite dans les salles et on en ressort aussi vite . Malgré une distinction l’an passé à la Mostra de Venise , meilleur premier film, ce déjeuner n’atteint pas le raffinement promis. L’histoire est inspirée par la propre vie du réalisateur, Gianni Di Gregorio , qui interprète le rôle principal :« nos moyens financiers étaient limités, et tout a été tourné dans mon appartement ».
Gianni, vit avec sa maman au coeur de Rome, où il s’occupe de tout : cuisine, ménage et courses. La copropriété menace de les expulser car ils ne paient pas les charges et le loyer. Le syndic, (Alfonso Santagata, le seul professionnel du casting), lui propose alors de garder sa mère pendant le week-end du 15 août, contre l’effacement de cette dette. Le jour dit, Gianni voit arriver non seulement la mère d’Alfonso, mais aussi sa tante…
Le début d’une cohabitation étrange que le maître des lieux tente de rendre la plus paisible possible . Mais il faut faire avec ces vieilles dames au tempérament bien trempé.
Ce sont toutes des amateurs que l’on retrouve avec plaisir dans les bonus. Revenues des fastes de Venise, elles conservent un souvenir ému de cette aventure cinématographique .
Gianni Di Gregorio assure qu’elles « avaient une grande liberté pour les dialogues, elles pouvaient dire ce qu’elles avaient envie . C’était pareil pour les déplacements, on préparait un plan pendant une heure, pour entrer dans une chambre à droite, et elles passaient à gauche. On s’est toujours adapté et c’est ce qui donne ce ton naturel au film,très spontané ».
Une comédienne dira pendant le tournage à sa famille « ce film ne sortira jamais ». Un copain du réalisateur qui joue un petit rôle n’aurait quant à lui « pas parié un centime sur cette histoire . J’ai pas eu l’impression de travailler, et quand ça ne m’intéressait pas , je partais du plateau . C’était plus un jeu pour moi ».
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Le résultat est pourtant cet émouvant portrait de personnes âgées que le réalisateur peint avec tendresse et sympathie , sans jamais dépasser le cadre d’un tableau conventionnel .
« On m’a effectivement proposé ce marché il y a quelques années, mais j’ai refusé, je n’étais pas en état de le faire . Je me suis toujours demandé comment cela se serait alors passé, si j’avais accepté. » D’où ce premier film , qui s’inspire des dix années passées aux cotés de sa mère devenue veuve. « J’avais pourtant ma propre famille, mais imaginez une mère romaine, méditerranéenne, qui demande ça à son fils unique, j’étais obligé ».
A la lecture du scénario, tous les producteurs refuseront de s’engager « dans un film de vieux » . Seul Matteo Garrone pour qui il a écrit le scénario de « Gomorra » lui fera confiance . Bien joué l’artiste !
Les suppléments
Gianni Di Gregorio à la rencontre des acteurs à Rome (20 min). Entretien avec le réalisateur (8 min) .Le journal de France 2 avec une interview du réalisateur et des comédiennes à Rome.