Oui, dans le style, c'est du Eddy Mitchell et c'est justement ce qu'on attend et espère en achetant l'un de ses albums. Dans l'Express, le journaliste écrivait que l'artiste ne s'était pas foulé
et qu'il avait surtout pensé à se faire plaisir. Peut-être. Mais pas égoiste le Eddy, ce plaisir il le partage avec ceux qui l'écoutent. Pour commencer, Frappe aux Portes du Paradis,
adaptation de Knockin' on Heaven's door. Oubliez la version électrique des Guns and Roses. Le premier morceau de cet album reprend la version plus accoustique de Bob Dylan dans
"Billy The Kid". L'album s'appelle Grand Ecran non ?
(J'ouvre une parenthèse qui n'a rien à voir avec l'album : saviez-vous qu'en Australie, les deux chansons les plus
jouées aux enterrements sont Knockin' on Heaven's door et Another one bites the dust ?)
Retour à l'album. Toute la pluie tombe sur moi dans une adaptation forcément très moderne par rapport à l'original. Pas déplaisant mais je ne suis pas fan du morceau au départ donc...
Joker ! Je t'appartiens. J'y peux rien, avec cette chanson, je n'arrive pas à décrocher du Let it be me d'Elvis Presley. Donc, pour la seconde fois consécutive : joker
!
On enchaine : Comme un étranger dans la ville, adaptation de Everybody's Talking d'Harry Nilsson. Pour le coup, c'est une réussite. Poser des paroles françaises sur un
titre en anglais est toujours un exercice compliqué. Ces quarante, voire cinquante dernières années nous en ont offert des centaines d'exemples. Sur ce titre, aucun problème. Les
arrangements musicaux rappellent ceux de Nilsson, tout en s'en détachant suffisamment pour faire de cette version un titre à part entière.
Eddy côté crooner sur Les Feuilles Mortes, avec peut-être un peu trop d'effets de voix qui peuvent en gêner certains. Pas moi, j'adore sa voix !
Surprise sur Hier encore. Rien à voir avec la version de Charles Aznavour, qui flirte toujours avec le triste et le mélo. Là, le rythme est plus élevé, ce qui donne au texte une tout
autre coloration. J'adhère. Tout comme sur Garde moi la dernière danse (Save the last dance for me), dynamique et enlevé, avec une intro au piono à la Jerry Lee Lewis. Je
file droit adaptation de I walk the Line de Johnny Cash démarre un ton (ou un demi ton, j'en sais rien j'suis pas spécialiste) de la version originale et sur un rythme un peu
plus ralenti. Pas mal quand même.
Un petit duo avec Melody Gardot pour Derrière l'arc en ciel/Over the Rainbow. Le problème de ces chansons maintes et maintes fois reprises, c'est lorsqu'une version nous a accroché,
difficile de s'en détacher. Pour moi, c'est celle d'Israel Kamakawiwo'ole et sa voix d'ange. Elle surpasse toutes les autres, y compris celle présente sur cet album qui a parfois des petits airs
de bossa nova pourtant pas désagréables.
Pour clôre l'album, une nouvelle version de la Dernière Séance. Eddy revu par Mitchell. A choisir, je vote pour l'original mais cette séance version 2009 n'est pas inintéressante, avec
ses guitares bien présentes.
Pour résumer, ne vous attendez pas à une énorme surprise ou à une grande claque en glissant cet album sur votre platine. C'est simplement du Eddy Mitchell. Et franchement, c'est bon !
Tracklist :
Frappe aux portes du paradis / Toute la pluie tombe sur moi / Je t'appartiens / Comme un étranger dans la ville / J'aime Avril à Paris / Les feuilles mortes / Seize tonnes / Pleurer des rivières
/ Ma plus belle année / Si toi aussi tu m'abandonnes / Hier encore / Je file droit / Celui qui est seul / Garde moi la dernière danse / Derrière l'arc en ciel . Over the rainbow / La dernière
séance