Il est difficile de faire un résumé de Seman tant l’intrigue, s’il y en a une, est brouillonne. Le mieux serait de reprendre ici les mots des organisateurs : Seman est un jeune malaisien en quête de son identité. Il se remémore ses expériences et l’histoire de sa famille en une série de courtes séquences qui nous plongent dans le passé, le présent et le futur imaginaire de son existence.
Nombreuses sont les interrogations autour de Seman dont on sent le tiraillement qui l’anime. Lui-même s’interroge, interroge les autres, son identité, son passé qui l’a fait au présent, ses actes présents qui feront son futur. Il se regarde, regarde un pays, le sien, la Malaisie. Á travers lui, il interroge une identité collective et l’Histoire qui a marqué de son emprunte. Pourquoi ? Sans doute un besoin existentiel. Savoir qui il est réellement lui permettrait d’être mieux armé pour le futur. Sans doute pas. Tout n’est sans doute qu’un rêve éveillé comme ce théâtre bien réel, celui qui rejoue la légende folklorique malaisienne et indonésienne de Hang Jebat. Un écho symbolique qui se répercute aussi bien dans le passé, le présent et le futur. Une figure incontournable que tous malais connaît.
Seman interpellera forcément. Je ne sais si j’ai aimé ou non. Mon sentiment à son égard est particulier. Je me refuse à l’aimer mais j’ai du mal à la détester tant l’œuvre n’a pas révélée tout ce qu’elle avait à dire pour cette première vision. Seman fait sans doute partie de ces œuvres qu’il faut voir plusieurs fois pour comprendre toute la dimension et assimiler son impact. Il se peut aussi que je me trompe et que Seman n’est rien d’autre qu’un film qui n’a ni queue ni tête.
I.D.