Ce qu’il y a de chouette avec les soldes c’est que ça fait plaisir à tout le monde. Aux commerçants déjà qui peuvent enfin refourguer aux bonnes dames des oripeaux qu’en temps « normal » ils n’auraient même pas osé exposer dans leurs échoppes, mais pas qu’à eux.
Au nombre des ravis de l’aubaine on trouve pêlemêle Josette qui, réchauffement climatique oblige, compte bien renouveler à bon compte sa collection de petites laines 100 % acryliques désormais indispensables au commerce hivernal de la (vraie) galette-saucisse, et Roselyne Bachelot qui espère bien en profiter pour se débarrasser de ses surstocks de vaccins et de Tamiflu.
On l’a compris, la période est indiscutablement propice aux bonnes affaires mutuelles et à l’euphorie mercantile à tel point qu’on peut se demander si, avec pour objectif de remonter le moral du populo au dessus du niveau de ses chaussettes achetés en soldes chez Kiabi, il ne serait pas opportun d’autoriser la main invisible à nous la jouer solde permanentes sur les marchés.
Sans vouloir plomber l’ambiance ni faire baisser plus que de raison la fièvre acheteuse qui a saisi ses lectrices et, peut-être aussi, ses lecteurs, « Restons Correct ! » se doit pourtant de les mettre en garde contre un excès d’enthousiasme.
A titre d’exemple il est utile de savoir que le rabais de 100 % généreusement consenti par monsieur Woerth sur la taxe carbone a en fait tout de l’arnaque promotionnelle. Ceux qui misent sur une reconduction éternelle de l’offre se trompent grave. Du reste c’est déjà annoncé : dès le second semestre de cette année va falloir casquer grave à la pompe pour sauver la planète.
Pareil pour les Grandes Ecoles : le taux de 30 % de boursiers obligatoires, annoncé par madame Pécresse avec son légendaire sourire d’ex-première de la classe, a tout de la vraie fausse bonne affaire. Inutile de se précipiter pour en bénéficier car tout laisse à penser qu’il sera prochainement considérablement augmenté.
Normal : on ne va quand même pas préserver ad vitam aeternam la dernière partie du système d’enseignement supérieur qui ne marche pas trop mal dans ce pays sous le prétexte futile qu’on pourrait avoir besoin un jour d’ingénieurs ou de gestionnaires sachant lire, écrire et peut être même compter…
Faut ce qu’il faut : l’éradication de la sélection des d’jeunes et l’égalitarisme public, laïc et obligatoire c’est quand même plus important que d’avoir des entreprises qui marchent et des ponts qui ne s’effondrent pas.