Et il nous le propose sur la scène du Théâtre 13 jusqu'à la mi-février.
En choisissant de monter "La Vie Est Un Songe", de Pedro Calderon, dramaturge espagnol du 17ème, ce jeune directeur de troupe a voulu explorer la quète de soi, "le rapport à l'enfermement et à l'aliénation", ainsi que l'impossibilité pour l'Homme d'échapper à son destin.
L'histoire, brièvement. Un roi ayant vu de mauvais présages lors de la naissance de son fils, annonçant que celui-ci tuerait son père et deviendrait un tyran pour son peuple, décide de le déclarer mort-né et de le garder enfermé à vie. Mais l'heure de trouver un successeur arrive. Il tente alors de placer son seul héritier à la tête du royaume après l'avoir drogué afin de lui faire oublier ces années d'enfermement. L'expérience sera t-elle concluante ?
Grâce à une scénographie ingénieuse et des éclairages très travaillés (bien que réalisés avec des moyens modestes), mais surtout d'excellents comédiens (Alain Carbonnel, Sébastien Desjours, Zbigniew Horoks...) , William Mesguich, metteur en scène, nous offre des images d'une force surprenante, tantôt magnifiques, tantôt dérangeantes. Cette grande et belle fable oscille en permanence entre un classicisme apaisant et une violence "rocko-gothico-trash" qui donnent à entendre au mieux le texte de Calderon. Mesguich comédien, dans le rôle du fils Sigismond, balade très subtilement son personnage et le spectateur entre rêve, cauchemar, folie et réalité.
Le tout est intelligent mais pas prise de tête, grand public mais ne cédant pas à la facilité, esthétiquement réussi. On regrettera simplement une nouvelle fois le manque de moyens évident des théâtres d'arrondissements.
A voir.