Le 8 décembre dernier, le ministère de l’environnement par l’intermédiaire de madame Chantal Jouanno lançait les travaux de concertation du plan national d’adaptation au changement climatique. Lancement passé quelques peu inaperçu, éclipsé par l’ouverture de la très médiatique (et désastreuse ?) conférence de Copenhague. Oui l’adaptation est le mot du moment, il était donc normal que nos personnalités politiques s’en emparent. Concrètement, qu’y a-t-il dans ce plan ? En fait il s’agit d’abord d’une concertation qui aboutira surement à un rapport. Trois groupes se partageront les tâches. Un premier groupe se penchera sur des thèmes comme l’eau, la biodiversité, la santé et les risques naturels. Un autre, présidé par monsieur Jean Jouzel, célèbre climatologue français faisant partie du GIEC, réfléchira sur l’agriculture, l’énergie, le tourisme et les infrastructures. Enfin un dernier groupe se positionnera plutôt sur la connaissance, l’éducation et le financement de l’adaptation. Tout ce monde réfléchira, fera appel à de nombreux experts jusqu’au mois d’octobre 2010 qui verra la tenue d’une table ronde finale avant l’élaboration du plan d’adaptation. Celui-ci devrait voir le jour en février 2011. Mais pendant que ces acteurs réfléchissent, d’autres prennent déjà des initiatives locales. C’est le cas par exemple de la communauté d’agglomération lyonnaise, emmenée par la dynamique ville de Lyon.
Problématique majeure comme pour toutes les grandes villes : l’effet d’îlot de chaleur urbain. Qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, il s’agit d’un phénomène de maintien nocturne de la chaleur accumulée pendant la journée à cause des différents matériaux utilisés pour les infrastructures et les bâtiments, matériaux qui emmagasinent la chaleur en journée et la ré-émettent la nuit. Cela favorise les épisodes caniculaires. Et quand on sait par Météo France que la canicule de 2003 pourrait être un événement moyen, voire courant d’ici 2050, il y a de quoi s’inquiéter. D’où une politique de végétalisation de la ville et des alentours. Parti du constat que les arbres et les végétaux avaient un rôle à jouer dans la régulation de la température, le Grand Lyon s’est doté d’une mission Arbre afin de limiter les fortes chaleurs. Fin 2010, à l’heure de la table ronde finale, la communauté lyonnaise proposera à tous ses acteurs une charte de l’arbre adaptable à tous niveaux, du particulier aux collectivité. Une initiative non isolée bien entendu et couplée à d’autres. C’est à mon avis par là qu’il faut commencer, pendant que les grands de ce monde tentent de se définir une ligne de conduite collective.
À noter à ce sujet un numéro spécial du magazine Science et Vie sur la préparation des villes aux changements climatiques. (Exemples à Tokyo, New York, Pékin, Londres, Bombay et en France )