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Chant du feu (Léopold Sedar Senghor)

Par Arbrealettres

Chant du feu (Léopold Sedar Senghor)


Feu que les hommes regardent dans la nuit, dans la nuit profonde,
Feu qui brûles et ne chauffes pas, qui brilles et ne brûles pas,
Feu qui voles sans corps, sans cœur, qui ne connais case ni foyer,
Feu transparent des palmes, un homme sans peur t’invoque.
Feu des sorciers, ton père est où? Ta mère est où? Qui t’a nourri?
Tu es ton père, tu es ta mère, tu passes et ne laisses traces.
Le bois sec ne t’engendre, tu n’as pas les cendres pour filles, tu meurs et ne meurs pas.
L’âme errante se transforme en toi, et nul ne le sait.
Feu des sorciers, Esprit des eaux inférieures, Esprit des airs supérieurs,
Fulgore qui brilles, luciole qui illumines le marais,
Oiseau sans aile, chose sans corps,
Esprit de la Force du Feu,
Écoute ma voix: un homme sans peur t’invoque.

(Léopold Sedar Senghor)


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LES COMMENTAIRES (1)

Par danielle
posté le 13 mai à 21:38
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Merveilleux texte qui mobilise les plus profonds de nos entrailles. Feu chargé des symboles d'un humanisme en devenir

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