Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, les astres l’ont écrit : « 2010 : du folk, du folk et du folk ! ». Ed Laurie avec son premier album « Small Boat Big Sea » sorti en fin d’année 2009 annonçait cette tendance. Guitare sèche aux filiations d’un Léonard Cohen, Ed marche sur les empruntes d’un Jeff Buckley. Tendance des astres pour le signe Small Boat Big Sea : pudique, propre, spirituel, angoissé, obscur, chancelant.
Vénus en scorpion : douceur et mélancolie
Associé à la lune, les vertus apaisantes de l’album sont avant tout cérébrales ! Pudique, intimiste, spirituel, et se perd aussi dans une mélodie angoissée et velléitaire. Tout en délicatesse néanmoins, il piquera et son venin pourrait devenir plus doux que rugueux. Les douze pistes dessinent un album mélodieux, troublant, fragile à la voix chaude. La guitare sèche accompagne toutes les chansons, tantôt rapide, parfois suave comme sur « Meanwhile In The Park », elle s’applique à ne pas être extravertie mais son mystère la met en avant malgré elle.
Ed Laurie aux inspirations variées
Papa écossais, maman brésilienne d’origine russe, le mélange se ressent comme une évidence. Mère musicienne classique, il y a du clin d’œil dans l’air ; pas nécessairement cohérent, mais qui a toute sa place dans l’univers d’Ed Laurie. « Interlude » révèle le monde des accords de clarinette, de violon et autres pianos avant la représentation. Un son, une ambiance qui a dû le bercer. Autre berceuse ? Les violons plus actuels avec une intro à la Verve dans « Never The Same Day Twice ». La guitare chaude espagnole sonne de manière subtile et redonne un peu de tiédeur à cet album à la couleur bleue en excès, aux teintes de profondeurs, à l’âme, à la sagesse, à la connaissance et l’expérience de la vie. Lié à la méditation, le calme apparent nous plonge dans un océan tranquille.
Univers de Brel et de Cohen
L’opus lié à l’intuition, à la stabilité, aide à lutter contre l’insomnie. La poésie sonore de l’album est empruntée d’un Léonard Cohen qui avait écrit entre autres « Hallelujah » repris par Jeff Buckley. Sa plume chatouille les cordes de la guitare d’Ed sur « By The Cocomet Tree » ou sur « Now Then ». Mais, l’univers de Brel s'injecte aussi sur « Where The Waves Are Breaking » ou sur « Midsummer Night Dream » presque aux portes d’un cliché d’un Paris Montmartre vu par l’étranger.
Une folk tendre, Ed Laurie sensuellement séducteur se perd par moment, peut-être dans un jeu trouble de romantisme facile. « When Time Has No Enemy » conclut agréablement un album plus ou moins ennuyeux. Une note de fin aux allures Nick Cave redonnerait presque envie de réécouter l’album… presque.