Rhaaaaaaaaaaaaaa(t) tout le monde en veut !

Par Anaïs Valente
Psssssst, vous là.  Oui, vous.  Approchez.  C’est moi, le rrrrrat, le mulot, la grosse souris grise, le campagnol domestique, le rongeur bavard.  
 
Et voilà, la catastrophe se prépare.  Les rats sont à la mode.  Tous les mioches veulent des rats, succès de Ratatouille oblige.  Ces marmots s’imaginent sans doute que le petit rat domestique que papa-maman (ou Saint-Nicolas, le traitre, le félon, le vilain, le débile) vont offrir aura la même tête et les mêmes yeux charmeurs que Remy, voire qu’il se mettra à parler, à rire, à cuisiner et j’en passe.  Paraît même que le modèle « Remy », qui doit vaguement lui ressembler niveau coloris, est plus cher que les autres modèles de rats.
 
Il faut le savoir, un rat ça ne parle pas, ça ne rigole pas, ça ne cuisine pas.  C’est plein de qualités, croyez-moi, mais pas celle-là.  Ok, moi je cause un peu sur ce blog, mais juste un peu.  Et c’est parce que je suis pas un rat comme les autres moi.  Si vous m’aviez vu, vous le sauriez, que je suis un rat exceptionnel et hors normes.
 
Après les dalmatiens (la faute à Disney, encore), après les poissons clown (toujours Disney), voici venu le temps des rats.  Je bénis le ciel que les extra-terrestres ou les ogres verts ne soient pas encore facilement importables, sinon ils auraient débarqué en masse après la sortie en salle d’ET ou de Shrek.
 
Longtemps haïs, car vus comme effrayants de par notre looooongue queue, longtemps jugés comme sales ou tout juste bons à servir aux laboratoires, voici que nous sommes maintenant devenus le nec plus ultra des familles heureuses.
 
Ben ma bonne Dame. Où va le monde.  Un grand n’importe quoi.
 
Mais comme je ne suis pas du genre à me laisser abattre, je vais proposer à l’Anaïs d’ouvrir un musée ici.  Vous lecteurs, voulez-vous venir me voir faire mes exercices dans ma roue, manger mon bout de gruyère ou faire la sieste sur l’estomac rebondi d’Anaïs ?  Contactez-la…  Prix de l’entrée 119,50 eur (172,98 dollars, pour les américains qui passeraient en Gelbique), gratuit pour les enfants en-dessous de 3 mois accompagnés d’un adulte.  On va être riiiiiiiiiiiches en moins de deux.  Comment ça c’est cher.  Ben moi je dis que c’est pas cher payé pour voir l’Anaïs ET son rat.
 
Trêve de plaisanterie, je vous en conjure, je vous implore, je vous supplie, vous parents intelligents, censés, mûrs et réfléchis : n’offrez pas de rat à vos enfants, quand bien même ils vous supplieraient de leur regard tendre et larmoyant.  Un rat c’est un animal, pas une chose.  Un animal qui vit plusieurs années, qui doit être nourri quotidiennement (et croyez-le, un rat mâle ça bouffe comme un ogre), soigné (la gale, les rhumes, les foulures, les coups de blues, la libido qui se réveille en vain…) et surtout aimé.  Un jouet, on peut le jeter quand on se lasse.  Pas un rat.  Et les enfants se lassent vite.  Très vite.  Qui c’est qui va devoir se farcir le rat durant tout ce temps, c’est vous, parents chéris.  Qui c’est qui va devoir aller chez un psy pour animaux après avoir retrouvé le rat suspendu à sa roue dans une vaine tentative de suicide, parce que ses petits maîtres lui auront préféré la nouvelle folie Disney, toujours vous parents chéris.  Alors réfléchissez, et laissez mes congénères tranquilles !
Article qui m’a été inspiré par Daneel et Acide, dont l’illustration de circonstance suit.  Merci à eux.