Il n’est jamais trop tard pour apprendre et donc a priori pas trop tard pour faire un peu de zoologie. Aujourd’hui, nous allons étudier une espèce en voie d’apparition, qui se développe fort bien lorsque l’habitat est favorable : le huchon nicheur du Chili.
Oh, j’entends déjà certains – toujours les mêmes, à côté du radiateur – qui couinent que la zoologie, c’est pas marrant ceci cela, et qu’en plus, comme animal, ça porte un nom difficile à prononcer.
Il est vrai qu’avec les Chossettes d’Archy-Dhuchex (petit Comté d’Ecosse), le Huchon Nicheur du Chili dispose d’un handicap : son nom ne peut être prononcé qu’à jeun depuis au moins 16 heures, avec une bouche saine et toutes ses dents, ce qui fait que Mélenchon est d’ores et déjà disqualifié.
Mais si on passe l’obstacle d’un nom composé de chuintantes, on se rend vite compte que cette espèce est fascinante – bien que pas facile – à observer. En effet, son nom chuchoté provient de la grande, très grande discrétion dont bénéfice le petit volatile.
Cette discrétion, d’ailleurs, va probablement s’effriter puisque déjà, un fier explorateur de la faune et de la flore médiatique française, est revenu de son voyage dans la jongle internet pour nous fournir tous pleins de renseignements croustillants. C’est en effet par L’Hérétique que j’ai appris l’existence du petit oiseau migrateur.
Ce qu’il a pu observer est le comportement typique d’un Huchon Nicheur, récemment installé au Chili, et apparemment issu d’une branche de la famille des Huchons Chieurs d’Ile de France.
Le Huchon Nicheur se caractérise par une facilité déconcertante à trouver des petits nids douillets que d’autres se chargent de lui construire. Il s’agit d’une espèce parasitaire assez proche du Coucou qui vit donc du travail des autres pour n’en fournir qu’un très très modeste qui consiste à digérer une masse toujours en croissance de crédits pour une production de guano dont l’utilité s’avère assez douteuse.
De ce point de vue, le Huchon Nicheur se comporte exactement comme son proche parent, le Huchon Chieur. Ce dernier oiseau est un excellent voleur, utilisant les subterfuges redoutables du Je Suis Elu J’ai Droit et du Si tu m’appelles l’ascenseur, Je te le renverrai la prochaine fois. En cela, tout le genre des pipistrelles politiciennes et autres oies blanches de la politique font exactement pareil (c’est un trait commun à toute la famille, en fait).
Dans le cas qui nous occupe, le Huchon Chieur, pendant qu’il s’occupe de régler avec le brio que l’on sait les grèves RATP et autres soucis de la SNCF sur sa région, ne prend pas non plus de chance avec le destin et profite de la présence de son fils et de sa belle-fille au Chili (des Huchons Nicheurs, donc) pour faire placer cette dernière au sein d’un Musée de la Solidarité à Santiago.
Et pour faire en sorte que cette opération satisfasse tout le monde, le deal est scellé avec … une petite subvention surprise et croustillante de 400.000 euros, cadeau des contribuables de la Région Île de France qui seront probablement ravis d’apprendre qu’ils financent une bouffonnerie qu’ils n’iront jamais voir un Musée e la Solidarité au Chili.
400.000 euros, pour rappel, c’est un smicard qui bosse à plein temps pendant 16 ans, charges patronales incluses.
Cet argent ayant été ponctionné quelque part, cela veut dire que le Huchon Chieur a créé un chômeur de plus pendant seize ans. Rassurez-vous : les Huchons Nicheurs du Chili n’en dormiront pas moins bien.
Et certains s’étonneront ensuite que les socialistes de droite et les socialistes de gauche n’arrivent pas à juguler le chômage en France…
Evidemment, tout ceci est parfaitement légal (si si, sans rire).
…
Passionnante faune que celle des animaux politiques. On ne s’en lasse pas. Je vous encourage d’ailleurs à faire connaître ces passionnantes espèces, toutes plus chamarrées les unes que les autres (en relayant ce billet ou celui de l’Hérétique). Un peu de publicité à ces Présidents de Région alors qu’il va bientôt y avoir des élections, c’est toujours une bonne idée, non ? EPAD, anyone ?