(De Helaasheid der dingen, Belgique)
De Felix Van Groeningen
Avec Kenneth Vanbaeden (Gunther Strobbe enfant), Valentijn Dhaenens (Gunther Strobbe adulte), Koen De Graeve (Marcel « Cel » Strobbe), Wouter Hendrickx (Lowie « Petrol » Strobbe), Johan Heldenbergh (Pieter « Baraqué » Strobbe), Bert Haelvoet (Koen Strobbe), Gilda De Bal (Meetje), Natali Broods (Tante Rosie)
Amphore d'or au Festival Grolandais de Quend
Quinzaine des réalisateurs - Cannes 2009
D’après le roman de
Dimitri Verhulst
Synopsis ou Pitch si vous le voulez !
Gunther Strobbe, 13 ans, partage le toit de sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Quotidiennement, Gunther baigne dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante... Tout porte à croire qu'il subira le même sort. A moins qu'il ne parvienne à se 'démerder' de là...
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Trouduc-les-Oies ? Petit village flamand, mais n’importe quel bled suffisamment paumé devrait faire l’affaire. Un trou longé par une voie ferré, épine dorsale sur laquelle se greffent des pavillons médiocres et hétéroclites. Trouduc…là où végète la famille Strobbe, le fils ainé, largué par sa bonne femme élève seul avec l’aide de la grand-mère son fils Gunther, 13 ans..Toujours dans la smala Strobbe je demande les oncles, soit trois personnes de plus à avoir trouvé refuge dans la maison familiale. Que de bouches à nourrir mais surtout que de gosiers assoiffés. Car ici monsieur, « Chez ces gens là » dirait Brel, on ne boit pas monsieur, on se torche littéralement. Avec entrain, dans des éclats de rire, formidable séquence d’initiation à Roy Orbison, ou comment la java des Flandres apprivoise la danse hindoue, séquence intégration.
Difficile à 13 ans de suivre une scolarité faite d’arrivée en retard et d’une longue suite de punitions, est-ce les rédactions punitives laissées au bon vouloir de l’imagination de leur auteur qui des années plus tard engendreront l’auteur et l’écrivain qui ici se raconte et nous dépeint avec tendresse sa famille .
Car le sacré réside dans ce mot famille plus fort encore Strobbe, un clan, un fort sentiment d’appartenance, de force et de protection aussi. Des males principalement, et donc un peu, beaucoup des grands gosses, tuant le temps à coup de farces et de jeux débiles, et quasiment toujours alcoolisés. De la course cycliste annuelle, et à loilpé s’il vous te plait, au concours de la plus grande quantité de chopes avalées en un temps record…l’alcool fait la fête et…la défaite aussi ! Moment épique aussi l'ascension par le tonton et sa troupe de boit sans soif d'un col de 3eme catégorie, version jeu de l’oie (Trouduc...) ..Redoutable !!!
Gunther ne pourra suivre une scolarité normale qu’isolé des frasques familiales, dans un internat, mais son père le supportera-t-il, l’autorisera-t-il surtout, ou rentrera-t-il dans une fureur éthylique ?
Raconté à la première personne pour ainsi dire, l’auteur se penche sur son enfance et sa famille avec une certaine tendresse mais également avec juste retour des choses un certain cynisme, voyez ce que j’aurais du être, ce à quoi j’ai heureusement échappé.
Car enfin si les services sociaux ne s’étaient pas manifestés..et d’ailleurs qui a bien pu les avertir..Grand-mère ? Ou…mais qui alors… !
Voila cette chronique familiale hirsute, déglinguée, défoncée, qui force parfois le sourire avant de vous le faire rentrer, cette enfance qui vous rappelle que l’on n’a généralement qu’une tribu et son importance.
Voila tous ces personnages intenses et brut de décoffrage avec une âme toute sensible, des acteurs attachants..Des figures comme on dit !
Site Officiel - Français ou Flamand
Excessif.Com "...Au premier coup d’œil, il y a quelque chose de familier dans La merditude des choses. Outre le fait que cette « merditude » nous entoure tous plus ou moins, il y a cet environnement, cette vague esthétique qui brasse en une dizaine de minutes ce que de nombreux cinéastes tentent d’atteindre en plusieurs années de carrière : la beauté déchirante de la simplicité. Flirtant avec une fausse épure cinématographique, révélant une infinie complexité, le film de Felix Van Groeningen évoque dès le départ un cinéma du réel ..."
CritiKat.Com "...une sympathie pour les personnages émane à la vue de ce film, une tendresse liée au jeu des acteurs, à ce naturel incontestable que le réalisateur a su saisir. Les Strobbe ont une allure improbable : les cheveux longs et gras, la barbe imposante, le marcel délavé. Rien ne leur fait peur, surtout pas le mauvais goût. Gunther aurait pu devenir comme eux. Il respecte tant ses oncles qu’il a peur d’être lui aussi un Strobbe. Le voilà des années après, seul face à son ordinateur. Ses manuscrits ne séduisent aucune maison d’édition. Il stagne chez lui, assis devant son bureau avec vue sur un chemin de fer. Les mots ne viennent pas mais des images du passé resurgissent, par bribes.."
Le Monde.Fr - "La Merditude des choses" : roman d'initiation au milieu des chopes de bière
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