Les performances du duo s’enchaînent musicales (après le piano, la guitare azerty, la plante en plastique fender rhodes ou la harpe laser), théâtrales (scène de panique robotique ou combats d’épée laser), poétiques, drôles. Tout est mécanique, électrique, et l’on ne sait pas trop quoi faire de ses émotions devant les 2 hommes-robots qui font le spectacle. La séance de psychanalyse de l’unité de maintenance 27.876 est particulièrement réussie : son attirance pour l’humain, les gros plans sur les mains projetés comme dans un reportage télé, la relation avec la carte-mère et puis le poème « être un homme ». On rit devant tout ce monde déshumanisé. Et puis peu à peu un manque s’installe. Un vide d’humain de plus en plus présent. Révélé, en négatif de la performance, on est sensible au rire de sa voisine, au banc qui grince sous la pression des fesses de son voisin, aux respirations lorsque les notes des instruments raisonnent.
Tout s’achève et se répète après un reboot général, comme il se doit. On en profite pour s’attarder sur les installations : des scénarios de films de science fiction, des vidéos sur la théorie des trous noirs ou de gruyère, des communications spatio-temporelles, un sondage interactif qui questionne notre humanité ou notre cyber-compatibilité, des robots en cartons, une machine à commentaire à destination des artistes. Tout cela est ingénieux, plaisant pour les curieux, curieux pour notre plaisir.
On ressort de là amusé, décalés, un peu seul toutefois, comme d’un spectacle interactif à un sens. Notre chair n’avait pas de place sur la scène ou dans les œuvres. Pas de ping-pong ici. Seulement le son réconfortant des pings envoyés par les autres spectateurs. Vite la voisine est partie…
df.