Non ces trois lettres ne préfigurent pas un billet sur un vaisseau de guerre US, mais bien sur l’attitude de l’USS, l’Union Syndicale Suisse, dont on apprend aujourd’hui qu’elle se décide enfin (trêve des confiseurs oblige) à faire quelque chose dans le débat sur la taxation des bonus.
Mais faire quoi au fait ? comme d’habitude dans ce pays, à étudier la question et « lancer un débat dans la population pour sensibiliser l’opinion« .
Les chaussettes tombent de haut quand on lit pareilles conneries. La question est toute étudiée et l’opinion générale populaire visiblement faite : oui, 50 % au moins de taxe sur les bonus est nécessaire, sauf que si les gratifiés font déjà leur déclaration fiscale honnêtement, ils devraient inclure ces sommes dans leur revenu imposable déclaré.
Les calculs de l’USS sont donc des plus fantaisistes et les explications des plus sommaires sinon débiles. Ce n’est en tous cas pas à la vitesse à laquelle les syndicalistes bon teint réagissent qu’ils peuvent espérer quoi que ce soit.
Actuellement, la seule façon de taxer les bonus est de s’en prendre aux banques directement, au moyen d’un impôt spécial à l’assiette très simple. Elles fournissent le détail exact précis et vérifiable des bonus versés : et ont l’obligation de retenir 50 pour cent au moins de ces montants à verser dans les trente jours au fisc.
Peu importe que la banque fasse des bénéfices ou non, il s’agit d’atteindre les responsables. Et mieux encore, pour la première année, cette taxation intervient a posteriori, mais pour les suivantes, le fisc encaisse des acomptes mensuels. Tout retard de paiement doit entraîner aussi la menace, puis le retrait pur et simple de la licence bancaire.
Voici quelques idées concrètes plutôt que des éternuements de sculpteurs de nuages sortis de l’USS et qui n’ont jamais vu que leur propre déclaration d’impôt.
Reste une question qui concerne toute la profession bancaire, mais plus spécialement l’UBS. Quand et à quelle hauteur va-t-on fixer la juste réparation des dégâts causés à la place financière helvétique et donc à la situation du contribuable de base.
La réponse à cette question passe par la promulgation d’une législation spéciale, un peu calquée conceptuellement sur celle qui demandait un effort de guerre au petit suisse en 1939-1945, puis un impôt provisoire de défense nationale devenu aussi provisoire que la vignette autoroutière.
Cette question qui fâche n’est évoquée par personne, à droite on le comprend, mais à gauche faudra-t-il leur mettre un pétard sous le cul pour qu’ils se bougent ? ou alors les partis de la gauche gouvernementale ont-ils eux aussi trop mis les mains dans le pot de miel, ou l’ont-ils même toujours bien dedans ?
Triste début d’année.