Y a une route
On ne va pas se moquer des gens, dans cette scène burlesque filmée en Bosnie. On va faire un zoom arrière dans notre conscience et comparer ça à du Tati,
façon Playtime. Et puis un autre zoom arrière pour dire aussi qu'on a tous été un jour ou l'autre scotchés sur du réel auquel on ne s'attendait pas. Ou bien on a tenté de marcher sur un
quelconque truc gluant qui vous vampirise l'attitude. On n'est alors que cette chose qui essaie de s'extruder d'un milieu par trop collant. Vase, boue, goudron, neige, sable : l'instabilité nous
happe. pour peu qu'on y ajoute, comme ici, une méconnaissance du milieu hostile et sa capacité diabolique à vouloir vous fixer. La mouche sur la toile d'araignée qui, plus elle essaie de se
dépétrer de ce milieu impalpable et poutant collant, indémêlable et pourtant structuré, plus elle s'y engonce, s'y englue...
On rigole bien de tout ça : de la bête ignorance des gens, de leur manque jugement (en l'occurence de leur manque de chaussure), mais si on rigole, c'est parce que ça nous est arrivés pas mal de
fois, à nous aussi, de nous prendre les pieds dans le tapis. Heureusement, ça n'a pas été filmé. Ouf !!