Une Histoire à découvrir à Marrakech

Publié le 05 janvier 2010 par Madeinmorocco
L'Histoire, bien qu’elle ait pu être une pesante matière lors du cursus scolaire pour beaucoup de personnes, elle reste une séduisante énigme quant à la compréhension de certains faits et peuples. L’Histoire, bien qu’elle ait pu être une pesante matière lors du cursus scolaire pour beaucoup de personnes, elle reste une séduisante énigme quant à la compréhension de certains faits et peuples.

L’Histoire a pour particularité l’ingéniosité d’expliquer les racines, aussi bien de personnes que de comportements. Historiens, sociologues et anthropologues se retrouvent donc dans une dépendance méconnaissable quand il s’agit d’étudier une culture.

Ceci dit, et bien qu’elle reste énigmatique pour les non spécialistes, l’Histoire a pour particularité la générosité du menu. Elle se laisse décortiquer par maintes façons, et c’est au grand plaisir de celui qui voudrait s’en approcher. Livres, séminaires et films historiques sont de délicieux compagnons pour répondre aux curiosités de jadis, mais ils peuvent s’avérer insuffisants. Les visites des monuments et anciennes demeures peuvent compléter la quête, tout en beauté.

Marrakech a connu historiquement la succession de plusieurs dynasties, toutes ont laissé leurs généreuses empreintes dans l’édifice comme dans l’architecture des jardins.
Chronologiquement, la dynastie Almoravide était la première sur les terres de Marrakech, d’où le premier souverain et le fondateur de la ville Youssef Ben Tachfine. Cette dynastie a conçu les remparts qui entourent la ville et qui lui ont donné la toute première fois le statut légal d’une ville.

Suivie de la dynastie Almohade (1130), dont la trace indélébile est la mosquée de la Koutoubia, remaniée à partir de 1162 sous l’émir Almohade Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, inspirée de la mosquée de Kairaouan.

Les Mérinides, à leur tour, s’étant emparé de la ville en 1258 ont laissé leurs empreintes dans la médina, à travers la construction de quartiers et maisons à l’architecture aux plans arabes hypostyles.

Les Saadiens (1554), à l’opposé de leurs prédécesseurs, étaient beaucoup plus généreux en terme de monuments.

Les Tombeaux Saadiens sont situés en pleine médina, témoignant de l’hommage accordé aux hommes de l’époque.

Le Palais Badii, témoin fatal de l’Histoire tumultueuse entre les Sultans, affiche encore les débris d’un passé riche en évènements.

La Ménara, quant à elle, servait de camp militaire à l’époque, les soldats s’entraînaient à la nage dans le bassin, et aux courses, au tir à l’arc et au combat dans les Jardins d’olivier. Aujourd’hui, c’est un agréable espace verdoyant, aussi bien pour les sorties en famille, entre amis ou même en amoureux.

L’esprit de tolérance a également marqué le Maroc depuis les anciennes dynasties, le Mellah de Marrakech, quartier idyllique des juifs marocains, loin de ressembler à un ghetto, a été construit en 1558 sous le règne de Moulay Abdellah. Aujourd’hui le Mellah abrite plusieurs Souks où l’on peut se procurer tout type de marchandises, tout comme il est plaisant de s’y rendre pour des promenades nocturnes. Il s’y trouve une ancienne Synagogue qui aujourd’hui abrite les vieux juifs sans familles.

La Medersa Ben Youssef (1564), renseigne quant aux conditions d’apprentissage de l’époque. Aujourd’hui on peut y visiter les chambres des élèves, les ateliers et même les cavernes consacrées aux punitions.

Et enfin, le règne Alaouite, s’étant étendu depuis Fès qui était la capitale, a pu réaliser l’homogénéisation des cultures au Maroc. Berbères et Arabes sont devenus plus aptes à la cohabitation. La parfaite illustration de cette intégration était la multiplicité des femmes de sultans d’origines ethniques différentes. Que ce soit dans le Palais Dar Mnebhi (nommé également Musée de Marrakech) ou le Palais Bahia, la polygamie a au moins permis une cohabitation sereine, malgré les diversités. Ces diversités peuvent être observées dans ces palais à travers les différences des zelliges et motifs décorateurs des chambres de chacune des épouses.

Dans une ville aussi impériale que Marrakech, il ne manque pas de se délecter du parfum historique des mœurs et vies antérieures.

MIM