Yazid Sabeg : un propos abolument scandaleux
Le commissaire à la Diversité et l'Égalité des chances, Yazid Sabeg, aura en effet tiré le premier hier, sur France Inter. « Les pauvres ne menacent pas la qualité de nos écoles et des élèves qui en sortent, c'est absolument scandaleux de le dire », s'indigne-t-il. Et prétendre que les personnes défavorisées qui accéderaient aux grandes écoles impliquerait une baisse de niveau, « c'est une adultération et un propos absolument scandaleux ».
En outre, c'est le financement public qui régit la politique éducative en France, et les grandes écoles sont soumises à cette ligne directrice, laquelle a décidé de « faire de l'ouverture sociale un enjeu tout à fait fondamental de la politique éducative ». Alors dont acte, et si ça proteste, on rappellera ce point aux concernés.
Valérie Pécresse : soyez volontaristes
Autre réaction, sur Europe 1 - on baisse en gamme... - cette fois de la ministre de l'Enseignement supérieur, qui lance un appel vibrant: « Soyez volontaristes, n'ayez pas peur. » Car si Valérie Pécresse est « contre les quotas à l'entrée dans les grandes écoles, mais ça n'exclut pas le volontarisme, la volonté de changer les choses ». Non, mais ! Et pour ce faire, il faudrait peut-être repenser le contenu des concours.
Précisons que c'est de la ministre elle-même que vient cette idée de faire en sorte que plus d'élèves boursiers accèdent aux grandes écoles. Et qu'elle fut titluaire d'un Bac à 16 ans, diplômée de HEC Paris en 88 et sortie de l'ENA 2e de promo en 92... après avoir suivi un cursus scolaire à Sainte-Marie de Neuilly-sur-Seine.
Luc Chatel, ou l'indignation !
Enfin, place au meilleur et plus célèbre ex-DRH de L'Oréal du ministère de l'Éducation nationale, Luc Chatel. Ce dernier partage l'avis de Yazid Sabeg et sur France Info (c'est mieux tout de même), de déclarer : « Imaginer que cela abaisserait le niveau parce qu'on ferait appel à des élèves de milieux défavorisés, je trouve ça profondément choquant. »
Et s'il le faut, pourra-t-on imposer cette mesure aux grandes écoles réticentes ? « Oui, je le crois, je le souhaite, et c'est la volonté du gouvernement de le faire », assène le ministre. Voilà le moyen de lutter contre le prédéterminisme qui fait rage chez nous, ajoute-t-il, rappelant que les fils d'ouvrier ont « cinq fois moins de chances de se retrouver à côté de son voisin trois ans après en classe préparatoire ». Et pour en finir avec cette intolérable situation, « le seul moyen de l'imposer, c'est effectivement de mettre en place les quotas dans les classes préparatoires d'abord ».