Lors du débat au siège du PS à Paris. On reconnaît Stéphane Rozès (à gauche) et le député Christian Paul (à droite). (Photo JCH)
Je rendais compte, récemment, de ma participation au laboratoires des idées du Parti socialiste. Le thème en était : « débat sur le retour des classes sociales. » La réponse globale, directe et simple, fut : « oui, les classes sociales sont bien de retour puisqu'elles n'ont, en fait, jamais disparu. »
Le refus d'admettre 30 % de boursiers dans les grandes écoles de notre pays et exprimé par la Conférence des grandes écoles apporte de l'eau au moulin de ceux et celles qui ont dressé ce constat. Sous prétexte que le niveau en serait « amoindri », les fameux dirigeants de ces grandes écoles ne souhaitent pas diversifier leur recrutement et disent se contenter du taux de boursiers actuels de l'ordre de 10 à 15 %. Il faudra nous expliquer en quoi le fait d'être boursier nuit à l'intelligence des étudiants et en quoi ce fait les rendrait incapables de suivre des études supérieures même difficiles.
Pour une fois, le gouvernement et Mme Pécresse, en particulier, sont sur une ligne correcte. Ils s'accrochent à leur objectif et ne comptent pas céder sur ces 30 % de boursiers qui permettraient à des étudiants issus de classes sociales dites populaires ou moyennes d'accéder à Polytechnique, Centrale, Normale Sup, j'en passe et des meilleures.
Il est évident que le système éducatif doit favoriser l'égalité des chances et l'éclosion des talents individuels. La barrière de l'argent ne doit pas nuire à la promotion de ceux et celles dont les familles sont victimes. Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris expérimente depuis 2001, l'ouverture sociale avec un succès certain. En 2012, 30 % des étudiants seront boursiers ! Il commente : « l'attitude des dirigeants de la CGE traduit « une défense absolue des privilèges garantis par l'éducation nationale aux groupes sociaux les plus favorisés. » On ne saurait mieux dire.