Le média européen Euractiv m'a proposé de créer un blog sur sa plate-forme consacrée à l'élargissement de l'Union européenne. J'ai donc, sans surprise, appelé ce blog « De Vancouver à Varsovie », pour faire entendre un son de cloche occidentaliste dans le concert réunissant fédéralistes et souverainistes, et dont le final est déjà connu : les fédéralistes incarnent le sens de l'histoire, puisque les souverainistes n'ont rien d'autre à proposer que de perpétuer la République socialiste, étatiste et jacobine.
Je crois que les deux font fausse route : les souverainistes ont tort de penser que la France est une nation singulière, alors qu'elle n'est qu'un morceau d'Occident.
Les fédéralistes, eux, ont tort de penser que l'identité de l'Europe repose sur des critères géographiques : Istanbul, l'ancienne Byzance/Constantinople, est située en Thrace, et enjambe par ses ponts ce détroit du Bosphore dont certains croient pouvoir faire une « frontière » de l'Europe. Or, on ne voit pas bien pourquoi ce qui se trouve de part et d'autre d'un détroit de moins d'un kilomètre de large, traversé quotidiennement par des centaines de milliers de personnes, serait séparé irréductiblement entre deux « continents ». Idem pour l'Oural, qui n'est une chaîne discontinue de grosses collines, située à l'intérieur de la Russie, et qui n'est qu'une expression géographique de commodité pour distinguer l'Europe de l'Asie.
L'identité européenne, qui n'est qu'un sous-ensemble de l'identité occidentale, ne repose pas sur des critères géographiques : l'Islande est isolée dans les mers arctiques, et nul n'osera prétendre qu'elle est moins européenne que la Turquie.
L'Europe n'est pas un continent. L'Europe est simplement la partie du continent eurasiatique où prédomine la civilisation occidentale. C'est donc pourquoi, si élargissement de l'Union européenne il doit y avoir, il doit se faire à l'Ouest.
C'est tout cela que j'ai voulu dire dans ma présentation sur ce blog, intitulée « L'Union occidentale plutôt que l'Union européenne », qui reprend un texte éponyme publié ici, et un autre définissant mon identité :
Occidental de langue française.
Roman Bernard