Richard Descoings, grand boss de Science Po Paris a expliqué son point de vue dans un entretien accordé à Le Monde, alors que lui-même a ouvert l'établissement à ces "quotas".
Plus grave, peut-être : les dirigeants du lobby des grandes écoles assurent que ce système inégalitaire est... juste. Trop fort ! S'ajoute à l'injustice sociale la cruauté d'enfermer les élèves qui ne sont pas parvenus jusqu'aux épreuves des concours, dans l'idée qu'ils ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes : ils ne sont pas assez intelligents, pas assez travailleurs, pas assez motivés, etc.
Selon lui, l'attaque menée par la CGE est une « réaction antisociale dans toute sa franchise » ! « Ce qu'apporte à Sciences Po la mixité sociale de son corps étudiant ? L'ouverture d'esprit, la connaissance de la société, la diversité des talents, des tempéraments. Et l'humilité. » Loin donc du comportement de la CGE, en somme.
De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur précise à l'AFP que tout cela n'est qu'une « fausse querelle ». On n'a jamais parlé de quotas, mais d'objectifs, ce qui change absolument tout, dès lors que l'on change de mot pour qualifier la situation. Évidemment.
Pour mémoire, c'est Valérie Pécresse qui avait fait part en novembre de sa volonté de retrouver 30 % d'élèves boursiers dans les grandes écoles. « Vous avez prouvé qu’on ne faisait pas entrer à Sciences-Po des élèves qui n’y avaient pas leur place, mais qu’on faisait exactement l’inverse : on réparait une injustice en ouvrant les portes de la rue Saint-Guillaume à des étudiants qui méritaient d’y entrer, qui avaient tout pour y entrer », avait-elle déclaré pour féliciter Riri.