Point besoin d’une mémoire excessive pour se rappeler les caméras au rouge permanent et les micros ouverts en continu pour Roselyne Bachelot et ceux qui prédisaient l’apocalypse grippal. Les secondes étaient rares pour ceux qui “baillaient” l’incertitude, le doute, voire la supercherie onéreuse.
Les mêmes micros, caméras et plumitifs sont tout à coup les plus zélés pour jeter la pierre et crier au scandale. L’heure des morts du jour à la une est terminée pour passer à la tuerie du “baudet”. Pourtant des morts il y en a toujours. Il y en aura demain comme hier, hélas, mais ils ne sont plus “dans le vent”; ils n’ont plus aucune importance télégénique.
Ayant été ici parmi les « assez rares » à mettre en doute la réalité des risques et la méthode utilisée, nous pouvons aujourd’hui, dans le même esprit non moutonnier, ne pas emprunter les trompettes de la condamnation sans nuances.
En revanche la manière dont cette menace programmée a été traitée pêche par sa vision “tronculaire”. L’OMS a régné en maître dans cette affaire . Cela peut d’ailleurs apparaître surprenant quand on connaît, en terme de populations concernées, les autres fléaux sanitaires mondiaux beaucoup moins privilégiés par cette organisation internationale. Toute voix s’élevant pour dire « vous en faites de trop ; les risques ne sont pas plus élevés que pour une grippe saisonnière” (ce qui n’est d’ailleurs pas négligeable) … etc. était immédiatement classée “hérétique”. Il fallait s’appeler Gentillini ou Debré pour avoir accès quelques secondes aux médias et sous une présentation plus caricaturale qu’exhaustive. Ces mêmes hommes ont d’ailleurs le triomphe relativement modeste et demeurent posés et modérés dans leurs déclarations actuelles bizarrement mieux prises en compte. Cette modération en amont, et maintenant en aval, devrait interpeller la Ministre et lui faire modifier ses écoutes, les rendre plus larges. C’est là que réside le plus gros péché de Roselyne : n’avoir écouter qu’un son. Ne pas avoir prêter l’oreille aux « hérétiques » du moment et essayer de faire sa propre expertise. Il faut toujours écouter les hérétiques, ne jamais les brûler parce qu’ils vous gênent. Le lendemain ils deviennent “bouche d’or”. Cet épisode de plus de “la saga de la précaution” (il y en a d’autre : le climat … on en reparlera vous pouvez m’en croire ) doit au contraire élargir l’éventail de l’écoute. Quitte à rendre les décisions plus difficiles, elles seront mieux fondées.
L’autre erreur, dénoncée depuis le début, réside dans le refus imbécile de confier la vaccination aux généralistes. Les exemples sont multiples dans mon entourage de personnes non réticentes à “l’intrusion vaccinale”, rebutées devant la complexité du système mis en place.
Enfin, on ne dénoncera jamais assez l’inconsistance coupable des experts de l’OMS : Ils avaient «modélisés» comme on dit la pandémie. Ils ne cessaient «modèle» en mains de décrire les «potentialités» de gravité ! Deux doses disait-on ! … Puis une suffit etc. Arrêtons “le massacre” des rappels gênants, sans tout de même omettre de rappeler que les “modèles” … on devrait commencer à s’en méfier. La crise financière mondiale n’est-elle pas le résultat d’une “extra-belle modélisation” ? Arrêtons de confondre “l’aide à la décision” avec la décision. Ou alors, couchons-nous tout de suite, mettons tout dans l’ordi et attendons la fin !
Hachin-Nin-Nin n’aura pas été perdu pour tout le monde, l’OMS va récupérer des vaccins gratuitement donnés par la France. Pour cette organisation c’est du “gagnant-gagnant”. Saluons le beau geste : c’est très bien de ne pas être rancunier !
Les laboratoires dans tout ça ? Ils sont un peu gênés, même s’ils s’en défendent. Les médias vont se ruer sur eux selon le bon vieux principe énoncé plus haut. Ils prennent les devants, dimanche la division vaccins du français Sanofi-Aventis s’est déclarée «disposée à examiner» une éventuelle demande de renégociation du contrat d’achat de doses de vaccins contre la grippe H1N1 avec la France. Selon son porte-parole, la moitié des 28 millions de doses de vaccins commandées (dans ce labo) ont été déjà livrées, l’autre moitié devant l’être au premier trimestre 2010.
On peut discuter ! Il est temps … Aux dernières nouvelles les commandes non livrées sont résilliés. Les entreprises peuvent faire confiance à l’Etat dans “un plan de charge” ! Boursicoteurs, vendez le titre !
L’intox à un tel niveau devient risible à pleurer. En marge de la presse « officiellement estampillée » les blogs “citoyens” se sont montrés beaucoup plus didactiques sur cette affaire, moins “relais des experts”, fouillant ici et là avec parfois des hallucinantes révélations bidons ou des “faux complots” désignés. Ils fournissaient au moins la possibilité de lire autre chose que le “catéchisme”.
Mais au fait … On revend ! Et si au printemps l’OMS déclare que l’apocalypse est de retour ? Pas grave ! On lui rachètera les doses à un prix “actualisé”
Pour les boursicoteurs … Doliprane, une valeur sûre sans fluctuations erratiques.